Initiation aux méthodes intégrées au jardin potager
Chapitre : Biocontrôles
Articles précédents ou suivants ; cliquez sur un titre pour accéder à la page
⇒ Permaculture ; un exemple de pseudo-science et de mysticisme en agriculture.
Depuis quelques années, la permaculture connaît un succès médiatique avec une profusion de livres, d’articles de presse et de sites internet quand elle n’est pas encensée sur des chaînes de télévision publique. Selon ses adeptes la permaculture se poserait comme un partenaire incontournable de la transition écologique.
La permaculture n’est pas seulement une technique culturale. C’est aussi un mode de vie lié à un système agraire apparenté à l’agroforesterie qui prendrait en compte les interdépendances entre les sociétés humaines et leur environnement. Les adeptes de la permaculture prétendent appartenir au mouvement de l’agroécologie. Ils doivent respecter des règles de conduite et une forme d’agriculture combinant des connaissances traditionnelles et des notions récentes en agronomie. En premier lieu, toute activité agraire doit être fondée sur l’observation de la nature, et plus précisément sur le fonctionnement des écosystèmes locaux. Ces derniers sont alors mimés dans l'espace réservé à l’agriculture.
Les règles de conduite visent surtout à réduire la dépense énergétique par l'interdiction de tous les outils et intrants qui consomment des énergies non renouvelables. Pour quelle raison ? Les énergies fossiles ne sont pas éternelles et il faut se préparer à faire face à leur disparition qui ne tardera pas à se manifester dans quelques dizaines d’années.
La permaculture ambitionne aussi de combattre les nuisances sur l’environnement causées notamment par l’industrialisation et l’agriculture intensive. La mécanisation est remplacée par le travail manuel. Adieu tracteur, motobineuse, pompe d’irrigation à moteur thermique ou électrique… et vive la campagnole (a) et la traction animale.
Notons qu'en permaculture on utilise des techniques culturales recommandées en agriculture intégrée ou bio comme les couvertures végétales, les paillages de matières organiques. L’utilité de ces techniques est maintenant bien reconnue accréditant l'idée que la permaculture s’inscrit dans une vision avant-gardiste de l’agriculture respectueuse de l’environnement. Est-ce vraiment le cas ?
Pour combattre les bioagresseurs, les permaculteurs font surtout confiance à l'interaction entre plantes, aux mélanges d’huiles essentielles ou aux diverses décoctions et tisanes de végétaux. Tout doit provenir de la nature bienfaitrice dans laquelle ils existent de nombreuses solutions pour nourrir le sol de culture, entretenir les plantes et combattre les bioagresseurs. Or, l’efficacité des associations de culture en plein air est souvent dérisoire, les bioagresseurs les plus agressifs étant fréquemment polyphages et ils savent facilement détecter et sélectionner dans le maquis des différentes odeurs qu’ils perçoivent, les parfums provenant des plantes qu’ils convoitent. Les traitements à base d’extraits végétaux ont toujours eu une action très limitée expliquant pour quelle raison les agriculteurs les ont abandonnés au profit des pesticides de synthèse (et récemment bio comme les pyréthrines) quand ces derniers sont devenus disponibles.
Notons également qu'en permaculture le choix des graines paysannes produites sur place est privilégié ce qui n’est pas la meilleure garantie pour se préserver contre les maladies et la dégénérescence génétique.
Et pourquoi ne ferions-nous pas aussi confiance aux forces cosmiques de la biodynamie ?
a) Outil destiné à aérer la terre sans la retourner, fabriqué par une Sté française (la Fabriculture) avec la collaboration de la Ferme de permaculture de Bec Hellouin.
Jardin potager expérimental en permaculture de l'abbaye de Valsainte - Dynamisation de l'eau d'arrosage
C’est ainsi que dans le jardin potager de permaculture de l'abbaye de Valsainte située dans les Alpes de Haute-Provence, l’eau de pluie stockée est envoyée vers un entonnoir en cuivre permettant de reproduire le vortex décrit par le naturaliste et garde forestier Viktor Schauberger. Dans cet entonnoir, l’eau serait dynamisée comme celle qui coule dans les rivières jalonnées d'obstacles, et cela afin de lui rendre « sa structure vivante donc, bénéfique pour les plantes ».
Autre exemple qui montre la puissance du mysticisme dans les pratiques de la permaculture : Des visiteurs de l’AFIS ont découvert dans la ferme expérimentale de Pierre Rabbi en Ardèche, un mésentère de cerf utilisé comme une sorte de talisman gastrique accroché au faîte d’une maison pour capter plein d’énergie positive (1).
Les premiers principes directifs de la permaculture ont été énoncés dans deux ouvrages de ses fondateurs ; Bill Mollison et David Holmgren : « Permaculture one » écrit en 1978 et « permaculture two » écrit par Bill Mollison en 1979. En 2003 les principes fondamentaux de la permaculture seront peaufinés par David Holmgren dans un livre devenu célèbre : “Permaculture : Principles and Pathways Beyond Sustainability”. Pour tenter de rendre crédibles ces recommandations, Bill Mollison et David Holmgren ont créé une communauté de vie dénommée « Tagari » à Stanley en Tasmanie (Australie). Par la suite, Patrick Whitefield incorpore dans ses livres, dont « The Earth Care Manual » (le manuel des soins de la terre) publié en 2005, une nouvelle couche aux principes des fondateurs par sa vision de l’habitat intégré dans la nature afin de constituer des installations résilientes imitant les écosystèmes naturels autosuffisantes, productives et économes en énergie où tout vit en harmonie. D’autres auteurs apporteront une note personnelle comme le conférencier australien Geoff Lawton, ou encore Jordan Rubin-Jordanie propriétaire de la ferme “Heal the Planet Farm” (la ferme qui soigne la planète) dans le Missouri.
La permaculture, comme d’autres approches se réclamant de l’agriculture biologique, est issue des croyances et craintes de l’après 1960. La permaculture fait siennes des analyses du biologiste néomalthusien Ehrlich de l’Université de Stanford, et du club de Rome. Il faut se préparer à un effondrement inévitable de la société industrielle suite à l'épuisement des ressources énergétiques fossiles et à un retour à l’agriculture de subsistance. Cet effondrement est prévu à partir de 2100 au plus tard. La science serait incapable d’arrêter cette évolution. Selon les fondateurs de la permaculture, 4 catastrophes sont attendues dans un ordre précis d’apparition : la famine, l’érosion des sols, la pauvreté généralisée et les viroses (maladies virales contagieuses).
Cultiver sans perturber les équilibres naturels.
En permaculture, le labour est interdit ainsi que le sarclage des adventices. Pour quelle raison ? Les adventices participeraient à des interactions bénéfiques avec les plantes cultivées à l'exemple de ce qui se passe dans une forêt ; une vision idyllique ignorant l’agressivité des adventices à l’encontre des plantes cultivées, décrite dans un chapitre de ce site internet en cliquant ici. Les engrais synthétiques et les produits phytosanitaires sont également interdits, car dans une forêt naturelle personne n’intervient avec ces intrants pour nourrir et protéger les plantes. Ces pratiques sont forcément en rapport avec une vision tronquée de la nature comme si celle-ci avait été inventée pour l’épanouissement de l’homme. Mais la permaculture veut aussi apporter une solution à une fin du monde annoncée.
Les jardins forestiers comestibles de la permaculture ont pour objectif de restaurer un état idéal présumé de l’équilibre naturel que les humains ont perturbé en détruisant les forêts et en labourant les terres.
En cherchant à imiter l'équilibre des écosystèmes, on restaure la nature. Revenir à l’équilibre de la nature n’est pas une vision récente. On la retrouve dans des écrits remontant à l’Antiquité. Selon ces écrits, si on laisse faire la nature, elle se maintient dans un état d’équilibre et les méthodes agricoles doivent respecter ce même principe.
Cultiver sans perturber les équilibres naturels est aussi l’objectif de l’« agriculture naturelle » encore dénommée « agriculture sauvage », dont les fondements ont été définis par le Japonais Masanobu Fukuoka. Pour ne pas perturber la nature, il faut agir sur elle le moins possible et rétablir l’unification spirituelle entre l’homme avec celle-ci. Il est interdit de labourer, d’arracher les mauvaises herbes, d’utiliser des fertilisants et des pesticides, de ne pas tailler les cultures… La seule chose à faire est de semer, puis de récolter. La permaculture n’a donc rien de révolutionnaire. Elle n’est pas autre chose qu’une adaptation « modernisée » d’allégations millénaires et erronées en contradiction avec les bases fondamentales de la science agronomique.
Peut-on croire que des milliers d’ingénieurs agronomes de par le monde se sont plantés et qu’il faut accepter comme parole d’évangile les assertions de quelques génies autoproclamés persuadés qu'il suffit de faire confiance aux équilibres naturels ? Il est pourtant facile pour un jardinier amateur sans beaucoup d’expérience de constater que le déséquilibre est partout présent dans la nature et surtout dans son jardin d'agrément et son potager qui subissent des perturbations constantes comme les stress physiques liés aux changements climatiques, la concurrence pour l’accès à la lumière l’eau et les substances nutritives, la pression des bioagresseurs qui change d'une année à une autre, l’apparition d’un nouveau prédateur plus agressif pouvant même causer des dégâts incommensurables dans l’environnement.
On pourrait citer des quantités d’exemples de déséquilibres naturels impliqués par divers facteurs incontrôlables qui surviennent dans la nature tous les ans partout en France et ailleurs. Ces déséquilibres naturels peuvent avoir des conséquences catastrophiques. Voici un exemple signalé dans la presse locale (La Provence mardi 27 avril 2021) qui s’est produit en mars 2021 à « Les Mees », un village de Haute-Provence. Près de 200 kgs de carpes mortes atteintes par le virus de la virémie printanière ont été retirées d’un plan d’eau très connu (plan d’eau Joël-Siguret) prisé des promeneurs. Cette épidémie se développe quand la température se situe entre 11 et 17 degrés. Le virus a certainement été apporté par des oiseaux piscivores et la contamination a été d’autant plus importante suite à la vague de chaleur de mars 2021 alors que les carpes se regroupent au printemps pour se reproduire.
Voici un autre exemple très connu de l'évolution d'un bioagresseur en région PACA : le dépérissement depuis le début des années 2000 de la lavande et du lavandin. L’agent étiologique de ce dépérissement bactérien est le phytoplasme du stolbur qui sévit en agriculture conventionnelle et biologique. Le principal vecteur de ce phytoplasme est la cicadelle Hyalesthes obsoletus, un insecte piqueur-suceur très polyphage qui sévit également dans les plantations de tabac, de pomme de terre, de tomate.
Quant aux conséquences liées à la disparition des énergies fossiles, il ne manque pas de travaux scientifiques qui démontrent qu'il est possible de faire appel à d'autres solutions comme les énergies renouvelables. Par exemple en France, les ressources éoliennes offshore non encore exploitées sont très importantes. La méthanisation des résidus agricoles pourrait satisfaire une grande partie des besoins en gaz. En ce qui concerne l'énergie nucléaire, les réserves en uranium 238 en France pourraient suffire à assurer les besoins électriques sur 2000 ans si le projet des surgénérateurs est repris (la Russie a déjà pris de l’avance sur cette technologie (5)). Le réacteur expérimental à fusion nucléaire ITER a également pour objectif de satisfaire les besoins énergétiques des générations futures à partir d'une source énergétique dont les réserves sont immenses (le deutérium). Il n'y a donc pas de quoi s'affoler et annoncer qu'un désastre serait inévitable dans quelques années justifiant l'adoption de la permaculture comme seule réponse possible à la disparition des énergies fossiles.
Jardin potager expérimental en permaculture de l'abbaye de Valsainte. Jeune plan de concombre rollinson's telegraph déja atteint d'alternarioze. La couleur vert-pâle des feuilles pourrait intiquer une carrence en azote.
La permaculture ambitionne "de remédier à la crise de l’environnement à laquelle l’homme se trouve confronté" (2), mais pas seulement. Certains disciples considèrent que la permaculture est la manifestation d’une « éthique de la régénération » préfigurant une société post-capitaliste. Il s’agit de développer des alternatives au capitalisme dominant afin d'assurer des objectifs de « justice sociale, d’émancipation et d’abondance » (3). Ces principes idéologiques ne sont pas nouveaux. Ils sont déjà évoqués dans les différentes expériences du communisme utopique du XIX siècle dont les méthodes ont été critiquées par K. Marx (par ex dans le manifeste communiste chapitre III).
Pour combattre la crise de l’environnement, les fondateurs de la permaculture proposent une diminution significative de la population et une économie de décroissance. Mais comment assurer un objectif d’abondance dans une économie de décroissance ? Pour un adepte de la permaculture, le terme abondance n’a peut-être pas la même signification que celui de Monsieur tout le monde. Fini les gâteries que nous offre la société de consommation qui coûtent cher en énergie. Il s'agit surtout d'apporter une réponse aux besoins fondamentaux des êtres humains.
Jeune plan de concombre Breso HF1 connu pour sa très bonne résistance aux maladies, photographié à la même époque dans mon jardin d'Oraison.
Quel type de société les fondateurs de la permaculture nous proposent-ils ? L'objectif étant de réduire le système économique essentiellement aux activités agricoles implique que dans le futur plus de 90 % de la population retourne travailler dans les champs avec pour modèle d’organisation sociale les collectivités d’entraide du communisme libertaire.
Quant au choix des plantes cultivées pour satisfaire nos besoins essentiels, les cultures des plantes qui consomment beaucoup d’énergie, d’eau et d’intrants ne sont pas recommandées. Les plantes vivaces et les arbres fruitiers doivent être privilégiés. La culture des légumes en compagnie des arbres est aussi conseillée. Par contre, les céréales sont considérées comme des cultures secondaires. C'est pourquoi le maraîchage et les arbres fruitiers sont le plus souvent rencontrés dans les fermes modèles de permaculture. On comprend que les céréales fassent l'objet d'un désamour en raison des contraintes techniques imposées par le système de culture.
Il est souvent évoqué dans des textes traitant de la permaculture que celle-ci serait particulièrement adaptée aux micros-fermes. Cette pratique agricole éviterait la disparition des petits agriculteurs et serait même source d'emploi réalisant le rêve du retour à la terre et aux nombreuses petites fermes agricoles du XIX siècle qui employaient des millions de paysans. Une ferme de maraîchage exploitée selon les méthodes de la permaculture serait rentable à partir d’une surface de 10 ares, mais, avec quel revenu pour le permaculteur ? Il existe dans le monde de nombreuses petites fermes utilisant la traction animale comme au Bangladesh réputées pour leur rendement dérisoire et sources de pauvreté chronique.
C’est également ce type d'agriculture qui prédominait partout dans le monde avant l’ère préindustrielle décrite notamment dans un célèbre ouvrage de Félicien PARISET « Mœurs et usages du LAURAGAIS » (4) (distingué par une médaille d’or de la Société Nationale d’Agriculture). Un ouvrage qui pourrait constituer une référence et un modèle de direction pour les adeptes de la permaculture tant on retrouve ses principes fondamentaux. Ainsi prédominaient au XIXe siècle : les semences paysannes, l’absence d’engrais chimiques remplacés par les fumiers de ferme, l'usage de la traction animale et l’utilisation massive du travail manuel, les rotations de longues durées pour compenser l’insuffisance des intrants organiques apportés par les fermes de polyculture et d’élevage…
Les conséquences de cette agriculture préindustrielle peu rentable (par exemple 13,6 quintaux par ha pour le blé soient 6 fois moins par rapport aux rendements des exploitations céréalières actuelles) sont également connues: recours massif au travail familial gratuit (femmes et enfants à partir de 12 ans) et de journaliers recevant un salaire dérisoire permettant à peine de satisfaire leurs besoins élémentaires, la pellagre (ou « mal de misère ») une maladie endémique due à la malnutrition et à une carence en vitamine B3, l’analphabétisme de règle chez les enfants qui quittent le catéchisme sans avoir appris à lire ou à écrire sitôt après la première communion pour aider leurs parents dans les travaux des champs… Certes, de nos jours les permaculteurs n’emploient pas en France les enfants de 12 ans. Mais, ils sont remplacés dans les fermes modèles par le travail bénévole de stagiaires dont le séjour et la formation sont payants et constituent leur principale ressource financière pour survivre.
La diminution de la dépense énergétique est-elle assurée en revenant à la traction animale ? Un tracteur ne consomme pas d'énergie quand il est au repos ce qui n’est pas le cas de l’animal qui doit manger et boire tous les jours. Un cheval de 400 kg doit manger chaque jour environ 10 kg de matières végétales (céréales, fourrage…) qu’il faut donc prévoir en surface cultivée.
Quand on lit les œuvres des fondateurs de la permaculture (ou de ceux qui les copient), on est frappé par la banalité des conseils prodigués rédigés sous la forme de véritables commandements. Certains de ces commandements sont tellement évidents que personne n’oserait les nier et beaucoup d’agriculteurs les appliquent sans le savoir. C’est peut-être pour cette raison que Moïse ne les a pas gravés dans la pierre. Quels sont ces commandements ?
Il s’agit de principe d’éthique (prendre soin de la terre, prendre soin des humains …), de principes de design (observer avant d’interagir, obtenir un rendement, intégrer à la place de séparer, utiliser et valoriser les ressources renouvelables et la diversité, répondre de manière créative au changement, créer des interactions bénéfiques, ne pas produire de déchet qui ne soit pas recyclable….), et de principes « d’attitude » (travailler avec la nature plutôt que contre elle ; le problème, c’est la solution...) (3).
L’application de tous ces principes se concrétise dans l’exploitation agricole par la mise en place de strates et des zones partageant l’environnement humain. Les strates distinguent les grands arbres des arbres fruitiers plus petits, les arbustes, les céréales, les plantes grimpantes. Quant aux zones, de la maison à la forêt sauvage, 6 espaces sont définis : la maison, la zone proche de la maison, le potager, le verger et les autres cultures, la forêt comestible et la forêt sauvage, le tout organisé de manière à profiter au maximum d’une énergie que le système serait capable de capter et de conserver.
Concrètement, la création d’une ferme en permaculture nécessite au préalable d’observer l’environnement tel que la position du terrain cultivé par rapport au vent, les obstacles qui réduisent l’ensoleillement, l’emplacement d’une source d’eau pour l’irrigation… Puis on met en place les différents éléments de la ferme comme l’emplacement de la forêt comestible plantée par exemple de noyers et de châtaigniers, la position du potager par rapport à la maison pour limiter les déplacements, l'organisation du potager en planches plates où pousseront des associations de légumes, la protection d’une serre contre le vent par une haie constituée de petits arbres fruitiers, la position des champs cultivés en céréales où la traction animale sera utilisée…
Dans les écrits de la permaculture, il est souvent évoqué que cette dernière permettrait d’assurer une « descente énergétique » en douceur permettant de se soustraire aux énergies fossiles. Ce nouveau Monde de production qui pointe à l’horizon est défini par une fleur à 7 branches censées représenter les domaines vitaux réunissant l’éthique et les principes de conception " (6) pour soutenir l’humanité dans la descente énergétique ».
Des principes et des interdictions difficiles à respecter.
Les circonstances locales sont quelquefois redoutables pour les théories de la permaculture, ce qui nécessite de faire des exceptions. Pour citer un exemple, il est bien difficile de se passer de tuyaux en plastique dans l'arrosage goutte à goutte. Cette technique est indispensable quand on manque d'eau ; une situation récurrente en région méditerranéenne. Cette technique adoptée dans le jardin de permaculture de l’abbaye de Valsainte est incluse dans un système d’arrosage par gravité utilisant de l’eau de pluie stockée en hauteur véhiculée par des tuyaux en plastique. En outre, tout le monde ne dispose pas d'une source d'eau située en hauteur.
Parmi tous ceux qui prétendent s’inspirer des méthodes de la permaculture, combien respectent-ils tous les principes énoncés par les fondateurs ? Toutes les interdictions sont-elles respectées comme l’usage des tracteurs y compris pour transporter des composts comme je l’ai remarqué dans un reportage diffusé sur une chaîne de télévision ? Les difficultés étant nombreuses et les résultats peu probants, beaucoup ne disent pas tout sur les dérogations qu’ils prennent en cachette d’autant qu’il n’y a aucun contrôle officiel avec attribution d'un label comme en agriculture bio.
Revenons sur l’un des objectifs fondamentaux de la permaculture ; la reproduction des écosystèmes naturels des forêts comme méthode de culture.
L’agriculture, en tant qu’activité économique, a pour but fondamental de satisfaire les besoins humains considérés comme indispensables. Les agriculteurs produisent des denrées alimentaires exportables. Pour réaliser cet objectif, les agriculteurs sont obligés de transformer le milieu naturel en commençant par une déforestation, puis ils importent des végétaux utiles à l’homme. Tout champ cultivé est un habitat artificiel créé par l'homme qui persiste tant que ce milieu artificiel est maintenu. Les fondateurs de la permaculture ont bien reconnu que l’agriculture produit un écosystème artificiel, mais ce dernier doit imiter l’écosystème d’origine. Or, il est bien difficile d'avoir en même temps l’un et l’autre, le naturel (les forêts) et l’artificiel (les cultures) leurs fonctions étant différentes, le beurre et l’argent du beurre selon le bon sens paysan pour les raisons suivantes :
►
Les sols de forêts qui sont pris en exemple en permaculture sont-ils vraiment appropriés pour évoluer vers des activités agricoles ? Les forêts produisant des humus neutres où prédominent des feuillus sont souvent citées en exemple, mais c'est oublier une difficulté majeure ; la fragilité de leur biodiversité :
•
La production d’humus dans les forêts est très lente surtout pour les produits provenant de la décomposition du bois. Quand la forêt est transformée en zone de culture, cet humus finit par disparaître si on ne cherche pas à le remplacer par des intrants (compost, fumiers…), voire par des couvertures d’engrais verts, mais qui ne produiront pas le même humus (moins stable et se dégradant plus rapidement). Ce n’est pas en laissant pousser quelques mauvaises herbes entre les cultures que l’on va compenser les pertes de l’humus forestier.
•
Les sols sous couvert de prairie et de forêts (cultures de céréales associées à des semis de prairie ou à des arbres implantés dans la parcelle) présentent des niveaux de diversité microbienne moyens les plus bas par rapport aux sols agricoles ou viticoles de l'agriculture conventionnelle (7).
•
Une forêt peut-être très dense avec une biodiversité intéressante sans pour autant permettre des exportations rentables parce que ses éléments ne supportent pas le moindre déséquilibre en sels minéraux engendrés par les exportations. C’est l’une des raisons pour lesquelles la productivité de la forêt est très inférieure à celle d’une agriculture conventionnelle.
►
La présence de zones forestières à proximité des cultures n’est pas forcément un gage d’interactions bénéfiques. Pour les cultures de céréales, il est bien connu que la tordeuse (cnéphasia) soit le principal insecte à surveiller durant la montaison jusqu'à l'épiaison en bordure de bois ou des parcelles abritées.
►
Non seulement les plantes cultivées ne supportent pas la concurrence des racines des grands arbres, elles ne tolèrent pas leur ombrage contrairement à toutes les plantes herbacées forestières.
►
Les plantes cultivées sont essentiellement des plantes héliophiles et rudérales qui ne peuvent survivre en forêt. Les ancêtres des plantes cultivées sont apparus dans différents pays au bord des forêts, des chemins et zones marécageuses constamment remaniés par l’action de l’homme. En ce qui concerne les cultures de légumes, pourquoi utilise-t-on l’expression cultures maraîchères si ce n’est par rapport à leurs origines (a) !
►
Les plantes cultivées ont évolué par l’action sélective des agriculteurs pour répondre à leur exigence, c'est-à-dire pour produire rapidement des récoltes exportables dans un système en perpétuel déséquilibre que ces mêmes agriculteurs tentent de contrôler (en luttant contre les prédateurs, en apportant des engrais pour compenser les pertes en éléments nutritifs…).
►
Les plantes cultivées sont en général incapables de survivre dans un milieu concurrentiel si l’homme n’intervient pas en leur faveur en éliminant les adventices et les bioagresseurs. Du semi jusqu’à la récolte, les plantes cultivées ne peuvent survivre seules. Est-ce que l’on rencontre du maïs, des concombres et des tomates qui poussent à l’état sauvage dans nos forêts ?
►
La plupart des plantes potagères sont des espèces importées. Et c’est aussi le cas des céréales ; le blé et l’orge ont été importés de l’Orient en France vers 7000 av. J.-C. En dehors des fruits du chêne et du châtaignier, des lentilles, des radis, des betteraves maritimes, des baies trouvées en bordure des forêts, tous les autres fruits et légumes consommés de nos jours sont inconnus au néolithique.
►
Les interactions entre les différents acteurs d’un écosystème dirigé qui seraient favorables à l’agriculture ne sont pas systématiques. Si certaines associations sont possibles, d’autres associations produisent des résultats aléatoires, voire incompatibles, dépendant de facteurs souvent incontrôlables. Ne faire confiance qu’aux mécanismes de régulation naturelle entre bioagresseurs et leurs prédateurs n’a jamais été une solution efficace en agriculture. Pour quelle raison ? Tout est décrit dans un autre article traitant de l'agroécologie et des services écosystémiques, accessible en cliquant ici.
►
La rentabilité des fermes maraîchères permacoles à forte densité de main-d’œuvre n’est pas démontrée. Suite à un déficit de mécanisation, beaucoup de ceux qui ont tenté l’expérience se sont rendu compte qu’ils doivent travailler 60 à 70 heures par semaine. La rémunération du travail varie entre 7 et 9 € de l'heure (10). Les limites physiques de l’être humain, la complexité des itinéraires de culture, la faible valeur ajoutée des produits, laissent à penser que la rémunération maximale du travail restera assez basse si la permaculture venait à se généraliser, comme l’étaient jadis les fermes du moyen âge ou celles encore existantes dans les pays pauvres utilisant les mêmes méthodes de culture.
a) Apparu au XVIIIe siècle, le terme cultures maraîchères désigne les cultures de légumes effectuées dans des marécages autour de Paris, puis dans d’autres zones humides autour des fleuves.
De nombreuses observations archéologiques montrent que les premiers agriculteurs ont tous connu les mêmes problèmes engendrés par les processus de domestications des végétaux. L’apparition de l’agriculture résulte d’un processus évolutif qui s’est déroulé sur des milliers d’années conduisant les peuples sédentarisés à sélectionner des ressources alimentaires sauvages, à les protéger, jusqu’à les domestiquer et donc les cultiver.
Les premiers agriculteurs se sont rendu compte qu'en cas de mauvaise récolte, la population meurt de faim, ce qui n’est pas le cas des peuples nomades moins nombreux qui vivent de la cueillette et de la chasse. Ainsi, dans le processus de domestication des céréales, les premiers agriculteurs n’avaient pas d’autres choix pour éviter la disette que d'effectuer des sélections afin d’obtenir des graines ayant des caractéristiques plus intéressantes. Par exemple, des grains plus gros riches en glucides et protéines qui se détachent moins facilement des épis, une meilleure résistance aux intempéries, des récoltes plus abondantes permettant d’effectuer des stocks. Le fait que les grains restent dans les épis, favorise la récolte, mais contrarie la reproduction du blé dans la nature. Ces sélections ont produit des espèces dont la reproduction est de plus en plus dépendante de l’action humaine.
Les agriculteurs ont favorisé l’émergence de caractéristiques dans les plantes cultivées que la sélection naturelle ne peut obtenir comme l’hypertrophie d’organes consommables : graines, feuilles, fleurs... (pas utiles dans un milieu naturel, mais avantageux pour la nutrition humaine). Voici quelques exemples :
►
Le chou-fleur, le brocoli, les choux de Bruxelles, le chou frisé n’existent pas dans la nature sous les formes que nous connaissons. Ces plantes potagères sont issues d’une moutarde sauvage dont les nouvelles caractéristiques ont été choisies et fixées par sélection de plants apparus dans les cultures suite à des mutations successives. Les plantes qui ne correspondaient pas aux caractéristiques recherchées ont été écartées. Autre exemple : Les premiers maïs sélectionnés par des agriculteurs sont apparus il y a 9000 ans au Mexique à partir d’un ancêtre sauvage ; le téosinte dont les grains sont protégés par une enveloppe difficilement digeste. Le maïs cultivé ne perd pas ses graines et ne peut donc se reproduire sans l’intervention humaine. De même, l’épi de maïs cultivé ne tombe pas sur le sol, ce qui favorise sa récolte.
►
Les sélections opérées par nos ancêtres agriculteurs avaient aussi pour objectif de créer de nouvelles variétés à partir de plantes importées dans le but de les acclimater dans leur nouveau milieu. D’origine ouest méditerranéen, l’artichaut est issu du chardon sauvage. Il a été introduit en France à la Renaissance par des Italiens de la cour de Catherine de Médicis. 5 variétés étaient alors connues (Le sucré de Gênes, Le blanc, le violet, le vert et le rouge). La variété Camus cultivée dans le Finistère et les Côtes-du-Nord a été créée par un agronome de la région parisienne vers 1810. Cette variété est particulièrement adaptée au sol limoneux et au climat doux de la Bretagne du nord qui fournit 75 à 80 % de la production française d’artichauts.
►
C’est aussi par sélections et croisements que le maïs cultivé dans le sud de l’Amérique a pu être introduit dans des régions plus froides. En France, les recherches de l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) permettent en 1957 d’offrir aux agriculteurs des variétés beaucoup mieux adaptées à nos conditions climatiques assurant la culture du maïs dans le bassin Parisien et le nord de la France.
►
La tomate primitive (Solanum pimpinellifolium) a été domestiquée il y a plus de 7000 ans en Amérique Centrale où elle se rencontrait dans les espaces cultivés sous la forme d’une plante herbacée caractérisée par de petits fruits au goût intense que l'on trouve encore au Mexique (8). Au fil du temps et suite à des sélections sélectives, cette plante a évolué pour produire les différentes espèces cultivées de nos jours avec des fruits plus gros, mais moins résistantes aux maladies.
La sélection des plantes cultivées s’est traduite par une perte de diversité génétique pouvant aller par exemple pour le blé jusqu’à 70 à 80 %. Les graines paysannes, si estimées par ceux qui refusent les semences modernes, sont depuis longtemps des variétés déjà bien dégradées par rapport aux peuplements sauvages. Une grande partie du polymorphisme des gènes de la population initiale des plantes cultivées s’est perdu dont des allèles impliqués dans la résistance aux maladies (9). Ainsi, depuis plus de 5000 ans, de nouvelles variétés cultivées ont émergées de plus en plus éloignées des plantes d’origine ayant des caractères génétiques correspondant à un environnement protégé. Un environnement qui serait délétère pour les plantes cultivées s'il n'était pas entretenu par l’agriculteur
Bette ou betterave maritime (signalée par une flèche)
Plante herbacée de la famille des Chénopodiacées commune sur le littoral. Consommée durant l’antiquité par les Celtes et probablement durant la préhistoire, cette plante est considérée comme l’ancêtre sauvage de toutes les betteraves comestibles. Plusieurs variétés cultivées sont déjà décrites durant l'antiquité, notamment par Pline l'Ancien. Nos ancêtres ont favorisé l’émergence de nouvelles variétés par un choix sélectif de betteraves pourvues de racines de plus en plus grosses, mais moins résistantes à leurs prédateurs.
Comme en permaculture les services écosystémiques sont privilégiés en agriculture intégrée. On pourrait donc imaginer que ces deux systèmes de culture reposent sur un socle théorique et méthodologique commun. Ce n’est pourtant pas le cas et il est important de le signaler pour éviter toute confusion.
En agriculture intégrée il n’est pas question de ne faire confiance qu’aux seules interactions entre les composants d’un écosystème qui se sont toujours révélés insuffisants pour réduire la pression des bioagresseurs. Même si l’on tient compte de l’utilité de ces interactions, l’on intervient directement dans les services écosystémiques pour en prendre le contrôle par exemple en important des auxiliaires utiles, en introduisant des protections physiques comme les filets anti-insectes (même si ces filets sont des produits pétroliers) …
Ces nouvelles techniques de protection des plantes encore appelées "Protection Biologiques Intégrées" dans lesquelles s'inscrivent les méthodes de biocontrôles, sont décrites avec plus de précision à cliquant ici
Jardin potager expérimental en permaculture de Valsainte (04) ; cultures rachitiques sur buttes
Selon certains adeptes, différentes formes de permaculture sont possibles imposées par la diversification des productions et conditions locales. C’est en effet évoqué dans les textes des fondateurs. Mais toutes les différentes formes de permaculture doivent répondre au même impératif : réduire le plus possible la dépense énergétique. Il n’y aurait donc pas un modèle monacal que tout le monde devrait respecter sauf l’obligation d’assurer une production énergétique autonome et suffisante.
La liberté du choix des méthodes culturales tenant compte des conditions locales n’est pas du goût de certains adeptes qui n’hésitent pas par exemple à publier des déclarations vigoureuses sur certains sites internet. Ainsi, la permaculture n’échapperait pas à l’émergence d'une forme de révisionnisme de ses principes fondamentaux que certains adeptes orthodoxes considèrent comme des dérives inacceptables.
Il est intéressant de citer comme exemple, le cas de la culture sur buttes (ou technique des "ados") renfermant différentes couches de matière organique et des morceaux de bois susceptibles de nourrir la terre par leur décomposition. Ces buttes furent longtemps un rite érigé en principe fondamental de la permaculture introduite par Emilia Hazelip dans les années 80, depuis dénoncée par certains adeptes (11). Cette technique est toujours évoquée de nos jours par d’autres adeptes en raison des avantages qu’elle posséderait (12). À noter que la culture en butte n’est pas le seul rite en vogue en permaculture. Les planches permanentes disposées en « trous de serrure », ou encore les jardins « mandala » qui « provoqueraient de l’énergie » et une « protection spontanée » contre les ennemis des cultures (13) sont d’autres rites dont l’utilité n’est validée par aucune étude scientifique sérieuse.
En ce qui concerne la ferme de Bec Hellouin située en Normandie, souvent citée comme modèle de la permaculture par les milieux environnementalistes et adoubés dans certains textes de l’INRA (14) et d’AgroParisTech (Institut des sciences et industries du vivant et de l’environnement), le site web de forum-phyto fait référence à deux analyses critiques effectuées par des organismes pourtant favorables aux méthodes alternatives (15). On apprend que dans cette ferme modèle il existe un usage massif de fumier importé, une absence de production de légumes de garde (a), une surestimation des rendements, une sous-estimation des temps de travaux (le travail bénévole des stagiaires n’est pas comptabilisé), une surestimation des prix de vente, l’absence de comparabilité avec du maraîchage bio, un revenu calculé à partir d’un modèle de volume récolté pour tenter de justifier la rentabilité de la ferme, une sous-estimation de la surface nécessaire, et surtout, une surestimation de la rentabilité de la ferme par incorporation de la vente des stages de formation, une activité fréquence dans cette ferme.
Les méthodes de gestion de la ferme Bec Hellouin signalées sur le site de forum-phyto sont proches de celles décrites dans une étude du 5 janvier 2016 de Steve Munn (chercheur australien spécialisé dans le domaine des politiques sociales et environnementales) sur la ferme du fondateur de la permaculture située en Australie. Cette étude traduite en français est accessible en cliquant ici. Cette étude rappelle également celle effectuée par la section locale de l’AFIS sur la ferme expérimentale de l’association Terre et Humanisme, le mas de Beaulieu en Ardèche - le rapport d’expertise est disponible en cliquant ici. Les quelques expériences de fermes modèles en permaculture ont également fait l’objet d’une analyse critique de Yann kindo dans médiapart (16) et à dans la France agricole en ce qui concerne l’usage intensif du bénévolat (17).
Quant à la « Ferme d’avenir » de Bourdaisière à Montlouis sur Loire qui est centrée sur la permaculture, le site web de « Terre de Touraine » du 23-5-2018 (18) précise qu’après 4 années de fonctionnement, on est en présence d’un échec flagrant passé sous silence et non assumé. L’objectif annoncé en 2014 d’un chiffre d’affaires de 100000 € pour faire vivre 3 personnes se réduit en 2017 à 27000 € comprenant les revenus d’inscription des stagiaires de la formation attenante qui travaillent gratuitement dans cette ferme. De 2014 à 2017, la synthèse des données montre un résultat toujours déficitaire de 60 à 90000 €.
a) Légumes qui se conservent plus facilement après l'arrachage : carotte, céleri, betterave à salade, chou blanc, chou rouge, chou frisé, oignons…
1) CCMM Anthropophobie – L’homme est-il de trop ? – 1-10-2014
2) permaculture 1 - p 19
3) Laura Centumeci – INRA - sciences en question ; cycle de conférences 2017
4) Marseille : Laffitte Reprints, 1979
5) Surgénération et RNR ; Un moteur qui génèrerait plus d’essence qu’il n’en consomme
6) Soins à la nature et à la terre, habitat, outils et technologie, enseignement et culture, santé et bien-être, finance et économie, foncier et gouvernance
7) Atlas français des bactéries du sol p 69
8) Research Team Traces Evolution of the Domesticated Tomato ; 7-01-2020
9) Haudry et al. (2007)
10) sesame N°1 MAI 2017 • SCIENCES ET SOCIÉTÉ, ALIMENTATION. MONDES AGRICOLES ET ENVIRONNEMENT
11) Le mythe de la butte de permaculture par Christophe Gatineau
12) Jardin en permaculture : quelques techniques…
13) Jardins mandalas et permaculture ?
14) Ferme du Bec Hellouin : la beauté rend productif
15) http://www.forumphyto.fr/2016/09/13/la-ferme-du-bec-hellouin-la-permaculture-adoubee-par-linra/
16) https://blogs.mediapart.fr/yann-kindo/blog/170218/de-l-exploitation-en-milieu-fermier-ecolo
17) http://www.lafranceagricole.fr/courrier/cest-son-avis-la-main-duvre-gratuiteen-milieu-ecolo-un-sujet-tabou-1,3,3055138235.html
18) http://www.maisondesagriculteurs37.fr/index.php?page=actu-detail&id=6027&retour=accueil