Initiation aux méthodes intégrées au jardin potager
Chapitre : Biocontrôles
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⇒ La lutte obligatoire contre les organismes nuisibles réglementés.
Laisser prospérer un bioagresseur connu pour être très prolifique sans qu’il puisse être contrôlé par un prédateur, c’est contribuer à leur extension vers d’autres végétaux et favoriser tôt ou tard une épidémie difficile à contrôler. Finalement, on se retrouve avec un environnement encore plus déséquilibré. L’absence de traitement constitue d’ailleurs un délit pénal pour les maladies qui menacent l’environnement précisé dans l’arrêté du 31 juillet 2000 consolidé le 12 février 2008 du Ministère de l’Agriculture et de la Pêche (1), complété par l’arrêté du 15 décembre 2014 (2). Cet arrêté comprend une liste des organismes nuisibles réglementés réunis dans deux annexes. L’annexe A précise les organismes nuisibles dont l’éradication est obligatoire dans toute la France, et l’annexe B précise « Certains organismes nuisibles, contre lesquels la lutte n'est pas obligatoire sur tout le territoire et de façon permanente, mais dont la propagation peut présenter un danger soit à certains moments, soit dans un périmètre déterminé, soit sur certains végétaux, produits végétaux et autres objets déterminés… ».
Pour les cultures maraîchères, voici quelques exemples d’organismes nuisibles faisant l’objet d’un traitement obligatoire :
Flétrissement bactérien de la pomme de terre.
Nématode à galles rencontrées dans les cultures de tomates et de poivrons.
C’est une bactérie phytopathogène d’origine tellurique et rhizosphérique. Ce type de bactérie englobe un très large spectre d’hôtes comprenant environ 250 espèces végétales, dont la tomate, la pomme de terre et le melon.
La chenille de ce papillon originaire d’Afrique polyphage et phyllophage (a) est connue pour les dégâts causés à de nombreuses plantes cultivées, dont les légumineuses (haricots, pois, fèves, lentilles...).
Maladie fongique de la pomme de terre se caractérisant par la formation d’excroissance ressemblant à du chou-fleur. Les spores de couleur noire peuvent se conserver plusieurs années dans le sol.
La larve qui se nourrit préférentiellement de racine de graminées peut s’en prendre à certaines plantes potagères comme le fraisier, la carotte et la pomme de terre.
Nouvellement introduite en Europe et très polyphage, fréquent dans les cultures maraîchères du sud de la France, les principales plantes hôtes potagères connues en France sont la chicorée, la laitue, le chou, le concombre, le céleri, le haricot, le piment, le poivron, la tomate, la pomme de terre.
Les arbres fruitiers peuvent aussi être victimes d’un organisme nuisible faisant l’objet d’un traitement obligatoire comme le Feu bactérien (Erwinia amylovora) qui est considéré comme l'une des plus dangereuses maladies des poiriers, pommiers et cognassiers, ou le sharka (Plum pox virus) qui affecte les espèces de fruits à noyau (pêcher, pruniers, abricotiers…), le xillela fastidiosa de l'olivier est causé par une bactérie transportée par des insectes. Cette maladie mortelle peut se retrouver sur plus de 200 espèces végétales (3).
a) Phyllophage : se nourrit aux dépens des feuilles.
1) https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000584174&dateTexte=20080212&fastPos=1&fastReqId=534372416&oldAction=rechTexte
2) https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000029958875
3) http://agriculture.gouv.fr/xylella-fastidiosa-une-bacterie-mortelle-pour-200-especes-vegetales