Initiation aux méthodes intégrées au jardin potager
Chapitre : Le sol de culture
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⇒ La gestion des mauvaises herbes au jardin potager
Les adventices encore dénommées mauvaises herbes (ou herbes folles quand elles prospèrent dans des espaces non cultivés tels que les bords de route), sont toutes considérées depuis longtemps comme des plantes sauvages indésirables s’introduisant spontanément dans les cultures. Le désherbage est pratiqué sur tous les continents par des milliards d’agriculteurs. La nécessité de lutter contre les adventices est donc reconnue depuis longtemps partout où l’agriculture a pris naissance. Cette technique indispensable de protection des plantes est à l’origine du dicton « les mauvaises herbes sont de la famille des mauvais agriculteurs ». Si on remonte plus loin dans l'histoire de l'humanité, les mauvaises herbes sont par exemple signalées dans l'Évangile de Saint- Matthieu (chapitre 13, versets 24-30).
Tableau Emile Claus - désherbage manuel du lin
Avant la mécanisation de l’agriculture et l’invention des désherbages chimiques, les protections des cultures contre les mauvaises herbes ont reposé sur une main-d’œuvre abondante constituée d’hommes, de femmes et d’enfants. Pratiqué à l’aide d’outils rudimentaires dans des conditions difficiles, le désherbage des champs et potagers occupait une bonne partie de la famille. Cette technique de désherbage est à l’origine d’une maladie professionnelle fréquente caractérisée par une déformation du dos chez les paysans s’accompagnant de douleurs arthrosiques.
De nos jours, faisant fi de l’expérience millénaire de tous les paysans du monde entier, certains adeptes de l’agroécologie prétendent que le désherbage est inutile. D’autres estiment qu’il est avantageux de limiter la destruction des adventices pour préserver la biodiversité. Les adventices contribueraient à maintenir la fertilité du sol et la réduction des populations de bioagresseurs. Que disent les dernières études scientifiques qui puissent nous aider à prendre les bonnes décisions ?
La quantité de sels minéraux assimilables que renferme la terre arable n’est pas infinie. Tous les sels minéraux qui seront prélevés dans le sol par les mauvaises herbes ne profiteront pas aux plantes cultivées se traduisant par une baisse de rendements et des carences favorisant l’émergence de maladies. La concurrence pour l’eau est également un facteur important de nuisibilité des adventices, surtout dans les régions nécessitant l’irrigation des cultures. Plus il y a d’adventices, plus un volume d’eau d’irrigation est perdu absorbé par les adventices.
pourpier sauvage
Dans la plupart des cas, la concurrence alimentaire s’exerce en faveur des adventices parce que ces dernières se sont adaptées à leur environnement depuis des millions d’années alors que ce n’est pas le cas des plantes cultivées le plus souvent importées, les plus anciennes depuis plusieurs millénaires comme les céréales. Les adventices ont la particularité d’être souvent endémiques et certaines se sont adaptées aux conditions culturales. Par exemple, le pourpier sauvage qui aime l’humidité, prolifère rapidement sur des terrains fréquemment arrosés pour devenir endémique. Le laiteron des champs prospère sur de sols argilocalcaires frais et humides riches en éléments fertiles ; des sols qui conviennent aussi aux cultures maraichères.
D'autres adventices ont été importés par accident comme le coquelicot accompagnant il y a 4000 ans les graines de blé provenant du Moyen-Orient. Le coquelicot arrive à maturité en même temps que le blé, voire un peu avant, ce qui assure sa dissémination.
Tous les milieux abritent des adventices spécifiques adaptées à leur environnement, y compris les milieux agricoles.
Dans bien des cas, en nos latitudes les plantes cultivées prospèrent dans un environnement différent par rapport à celui d'où ils viennent, et elles ont besoin d’être nourries et protégées par l’agriculteur alors que les adventices indigènes poussent naturellement. En outre, les plantes cultivées ont subi des transformations par sélections dirigées depuis des millénaires pour répondre à des objectifs (nourrir les agriculteurs, résister à des maladies) qui le plus souvent n’intègrent pas une résistance plus forte vis-à-vis des adventices ce qui est plus difficile à obtenir (sauf les OGM résistants au glyphosate facilitant le désherbage chimique). C’est même souvent l’inverse.
Toutefois, la compétition entre plantes cultivées et adventices est plus complexe qu’on pourrait le croire à première vue. De nombreux facteurs interviennent pour moduler plus ou moins la nuisibilité des adventices. Il est maintenant admis que la perte de rendement des cultures est peu significative quand le rythme de développement de certaines adventices n’interfère pas avec la croissance des plantes cultivées. Mais, dans la plupart des cas, la compétition tourne en faveur des adventices quand elles ont un pouvoir de germination important. Quand la fertilité d’un sol est optimisée par des intrants organiques et/ou minéraux, les adventices produisant de nombreuses graines toute l’année se retrouvent boostées. La population de ces adventices peut alors devenir très préoccupante. Cette situation est encore plus difficile à contrôler quand se constitue un réservoir de graines dormantes d'adventices dans le sol.
Une compétition inverse au profit des plantes cultivées peut apparaître. On rencontre ce phénomène notamment en viticulture et arboriculture en raison de la masse racinaire et de la profondeur d’enracinement des plantes cultivées, ce qui a pour conséquence d'exercer une concurrence alimentaire dominante sur les adventices. Quantifier et préciser les conditions de la concurrence entre plantes cultivées et adventices s’est avéré bien utile ces dernières années pour les équilibres environnementaux et tirer profit des services écosystémiques.
fleurs dentelles de la Reine Anne (Daucus carota) souvent rencontré sur les bords des chemins et dans les champs
L’intensité de la compétition entre les plantes cultivées et sauvages est dépendante de la distance entre chaque plante, de la densité des populations et de leur aptitude à prélever des nutriments dans les réserves du sol et de l’importance de ces réserves. Cette compétition existe quand les plantes coexistent dans le même horizon pédologique, ce qui n’est pas toujours le cas. Un système racinaire différent peut se traduire par une moindre ou une absence de compétition. Quant à la lumière solaire, la carence de cette dernière engendre les mêmes conséquences sur la rentabilité de la récolte en diminuant le nombre, la dimension et la qualité des fruits ou des grains ou d’autres parties de la plante destinées à la consommation.
C’est notamment pour l’azote que la compétition est la plus forte. Si les adventices lèvent plus rapidement ou s’il s’agit d’espèces nitrophiles, celles-ci prélèveront en priorité l’azote aux dépens des plantes cultivées.
Certaines cultures maraîchères sont très affectées par la présence d’adventices dans leur sphère de croissance. C’est le cas des carottes qui au début de leur végétation, supportent très mal la concurrence des mauvaises herbes. C’est aussi le cas du poivron, de l’échalote, du céleri rave et d’autres encore qui ne tolèrent pas d’être concurrencés par des adventices. C'est pourquoi il est indispensable de maîtriser les adventices tout au long du cycle cultural afin d’éviter des pertes de rendement qui peuvent être appréciables. En outre, les adventices peuvent apporter des maladies opportunistes causées par des carences alimentaires.
jeunes plants de pourpier ayant déjà envahi un semi de carottes en cours de germination.
Faut-il encore que le jardinier sache effectuer un bon diagnostic de ce qui se passe dans son jardin. Certains sont persuadés qu’ils ont des résultats acceptables alors que leurs récoltes sont rachitiques. Combien de fois j’ai remarqué l’existence de plantes potagères carencées et malades causées par la présence d’adventices trop nombreuses, voire d’apports insuffisants d’engrais organiques et minéraux pour corriger des sols épuisés ! Ce qui est trompeur en agriculture, c’est que le principe du « tout ou rien » fonctionne rarement. Il est très souvent possible d’obtenir une récolte. Mais avec quelle qualité ? Les rendements obtenus sont-ils conformes aux études agronomiques ? Avec combien de perte ?
La majorité des adventices sont inféodés aux sols de culture sélectionnées par les méthodes de désherbage, de travail du sol, l’apparition de résistance aux herbicides et les interventions des agriculteurs pour modifier la fertilité telle que les engrais organiques et/ou minéraux. Quand l’agriculteur parvient à réduire les populations de certaines adventices, voire à les supprimer, d’autres adventices profitent des places libérées. Des espèces sont ainsi devenues dominantes sur les parcelles couramment traitées avec des désherbants sélectifs ou ayant fait l’objet de désherbages mécaniques ou manuels. Des apports d’engrais organiques peuvent aussi provoquer une montée d’adventices dans les périodes où les nitrates produits par ces intrants sont en excès.
À l’inverse, certaines espèces ont disparu. C’est notamment le cas des espèces acidophiles quand des amendements calcaires sont apportés, ou encore des adventices bisannuelles qui ne résistent pas à plusieurs désherbages entrepris durant les saisons de culture. Le bleuet des champs (Centaurea cyanus) est en régression constante depuis la pratique du désherbage chimique. On considère que les espèces les mieux adaptées sont les adventices annuelles dont le cycle végétatif et les conditions du milieu correspondent aux cultures, ou lorsqu’elles sont munies d’organes comme les rhizomes qui résistent davantage aux désherbages mécaniques.
Luzerne sauvage ou Lupiline
Au moins deux types de plantes se distinguent par rapport à leur mode de reproduction. Le premier groupe rassemble les adventices géophytes et hémicryptophytes qui se reproduisent dans le sol à l’aide d’organes spécifiques tels que les rhizomes (prêle..). Le deuxième groupe réunit les thérophytes qui se reproduisent à l’aide de graines. La grande majorité des thérophytes présents dans les cultures produisent des graines plus ou moins dormantes qui germent quand certaines conditions sont présentes. Certaines adventices comme le laiteron des champs se reproduisent selon ces deux méthodes rendant leur élimination plus difficile.
Les graines d'adventices peuvent résister à l’enfouissement, aux enzymes des vertébrés herbivores ou des auxiliaires utiles présents dans le sol, à la sécheresse.
Souvent les graines germent à différentes périodes de l’année en cohérence avec des dates de travail du sol, de semis, voire du type et du mode de culture (par ex les véroniques, les moutardes sont difficilement contrôlables en agriculture biologique ce qui n’est pas le cas en agriculture conventionnelle). Toutes les espèces qui se reproduisent dans le sol ont l’inconvénient de se multiplier quand l’agriculteur les fractionne involontairement avec un outil de travail du sol. Certaines espèces ont des racines tellement profondes comme l'equisetum arvense (prèle des champs) qu’elles ne peuvent être éradiquées par le seul travail du sol.
La nuisibilité d’une thérophyte se caractérise également par sa faculté à produire des semences plus ou moins abondantes. Cette nuisibilité est encore plus évidente quand les graines sont très petites et légères ce qui favorise leur dispersion par grand vent. Le coquelicot, si apprécié par les militants du mouvement qui porte le même nom, peut produire 60000 graines. Ces militants ignorent probablement la menace que représente une colonie de coquelicots dans un champ qui ne manqueront pas de profiter des engrais apportés par l’agriculteur. Le mouron des champs est connu pour son pouvoir de germination toute l’année. La majorité des thérophytes dispersent leurs graines autour d’elles. Quand les conditions de germination sont favorables, les plantules peuvent alors étouffer un semi de plantes potagères.
Beaucoup de graines sont stockées dans le sol attendant des conditions favorables pour produire des plantules, comme un retour en surface après un labour ou des conditions climatiques opportunes ou encore la fin d’une sécheresse. Il est donc important de réduire la production de ces graines avant un travail du sol (par exemple en effectuant un faux semi) si on ne veut pas se retrouver avec une population envahissante d’adventices au prochain labour.
Les maraîchers sont confrontés à des problématiques liées à la succession rapide de cultures sur certaines parcelles sélectionnant les espèces à cycle de vie court et production de graines durant toute la période de culture comme le mouron des champs, le pourpier sauvage et beaucoup de graminées.
Amarante
La dormance des semences se caractérise par l’absence de germination de graines viables durant certaines périodes de l’année alors que les conditions environnementales sont favorables. Cela permet de limiter la germination à des périodes de l’année favorisant la reproduction optimale de l’espèce. Mais d’autres espèces comme le pâturin, les géraniums sauvages, les matricaires, les anthémis, le mouron des champs, le stellaire intermédiaire, la moutarde des champs, la revenelle, le rapiste rugueux, les véroniques, les vesces, les folles avoines, le ray-grass sont capables de produire des graines tout au long de l’année. Certaines espèces produisent des semences avec une forte dormance primaire qui se termine quand les conditions hydrothermiques et la durée de l’ensoleillement sont atteintes.
La dormance primaire est souvent suivie d’une dormance secondaire correspondant à des semences encore présentes dans le sol. En fonction du cycle saisonnier, la dormance secondaire se caractérise par une succession d’inductions et de levées des graines. Certaines espèces comme la matricaire inodore ne connaissent pas de dormance secondaire.
Certaines mauvaises herbes apporteraient en surface des substances nutritives prélevées en profondeur. L’idée n’est pas fausse, mais le maintien de ces adventices en agriculture s’avère le plus souvent peu utile, car c’est surtout la mauvaise herbe qui va profiter des substances prélevées en profondeur sauf si on la détruit et que ses résidus restent sur place afin qu’ils soient décomposés. Une partie des substances captées en profondeurs pourraient se retrouver dans le sol suite à des échanges entre plantes et microorganismes, mais il n’y a pas à ma connaissance d’étude sérieuse montrant un bénéfice mesurable et acceptable pour les cultures.
Une mauvaise herbe n’est pas plus efficace que certains légumes ou céréales pour prélever les substances nutritives en profondeur provenant de la roche mère. Certains légumes racines comme les endives et les betteraves ont des ramifications pouvant descendre jusqu’à 90 cm. C’est aussi le cas des radicelles des carottes qui descendent jusqu’à 90 cm, ce qui est connu depuis longtemps (1). Les racines de tournesol s’enfoncent dans le sol jusqu’à 3 m de profondeur. La plupart des céréales ont des racines qui descendent à plus de 50 cm de profondeur. Le système racinaire des tomates s’étale sur 30 à 40 cm et certaines ramifications peuvent descendre jusqu’à 1 m (2).
Source : AgroParisTech, Institut des sciences et industries du vivant et de l'environnement, la fertilisation azote - cours en ligne - https://tice.agroparistech.fr/coursenligne/courses/LAFERTILISATIONAZOTE/document/azote/racines.htm
Des bandes enherbées sont souvent conservées entre les rangées d’arbres à fruits et les plants de vigne. En raison de leur développement racinaire, les arbres et arbustes sont des concurrents efficaces contre les mauvaises herbes. Les bandes enherbées permanentes ont l’avantage de faciliter la fixation de l’azote atmosphérique dans le sol. Mais les bandes enherbées à proximité des cultures peuvent présenter des inconvénients dont les plus connus sont décrits ci-dessous :
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Les mauvaises herbes servent de réservoirs naturels aux bioagresseurs polyphages comme la mouche mineuse sud-américaine, la mouche de l’oignon qui affectionne les pissenlits. Beaucoup de pucerons prospèrent dans les mauvaises herbes. C’est le cas du puceron cendré du pommier qui migre vers le plantain en été. C'est aussi le cas du puceron noir qui migre facilement sur le chardon des champs. Certaines viroses sont transmises par des insectes d’une espèce végétale à une autre comme le virus de la mosaïque du concombre qui est très polyphage ; il peut infecter plus de 700 espèces différentes représentant 92 familles botaniques, appartenant aux monocotylédones comme aux dicotylédones (3). Le rôle d’hôte intermédiaire a également été observé pour des bactéries pathogènes et des nématodes parasites. Le risque est d’autant plus important quand des espèces d’adventices et de plantes cultivées sont génétiquement proches.
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La verticilliose est l’une des maladies les plus connues en culture maraîchère qui affecte de nombreuses plantes, en particulier la tomate, la pomme de terre, le poivron, le concombre, l’artichaut et surtout l’aubergine. Elle est causée par un champignon du sol (verticillium) qui s’introduit dans le système vasculaire des plantes par les racines. Le verticillium parasite également des mauvaises herbes comme la morelle noire et l’amarante qui deviennent alors des vecteurs de propagation de ce parasite souvent par l’intermédiaire d’auxiliaires utiles (comme les vers de terre) ou de bioagresseurs polyphages.
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Pour les céréales, le vulpin des champs et d’autres graminées sont les vecteurs du virus de la jaunisse nanisante (BYDV) de l’orge, de l’avoine et du blé. Certaines adventices comme la stellaire intermédiaire peuvent être des porteurs sains de virus transmissibles par des pucerons à des plantes cultivées (virus BYV de la jaunisse de la betterave ou du colza). Ces mauvaises herbes ne présentent aucun symptôme et sont des vecteurs de fixation et de propagation de viroses si elles sont laissées en place à proximité des cultures.
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Le transfert de maladies présentes sur des adventices vers les cultures ainsi que certaines substances produites par des agents pathogènes, peuvent devenir particulièrement dangereux pour la santé humaine et celle des animaux domestiques ou de ferme. La prévalence de toxines provenant de maladies fongiques peut altérer la qualité des cultures plutôt que leur quantité. Il existe une corrélation entre adventices et la présence de plusieurs espèces de fusarium sur le maïs susceptible de produire plus de 23 mycotoxines (4). Citons également le cas de l’ergot du seigle sévissant sur des graminées adventices, ou encore le dépôt sur des récoltes du pollen particulièrement allergisant de l’ambroisie.
Les mauvaises herbes sont aussi considérées comme indispensables au maintien de la biodiversité, surtout quand elles favorisent l’implantation d’auxiliaires utiles comme les vers de terre dans le sol, des prédateurs de pucerons, etc.. Alors, comment faut-il traiter les mauvaises herbes ? Comment concilier les impératifs de l’agriculture par rapport au respect de l’environnement, la santé du consommateur et assurer la durabilité des systèmes agricoles ?
Oxalis cornicule
Au jardin potager, le contrôle de la prolifération des adventices faisant appel aux herbicides sélectifs est souvent mal perçu d’autant qu’ils ne sont pas nécessaires sauf quand on se retrouve envahi par des espèces particulièrement robustes tel que la prêle. Un objectif compatible avec les préoccupations écologiques serait de maintenir suffisamment d’espèces d’adventices pour profiter des services écosystémiques, mais pas trop pour éviter une perte importante de production.
Malheureusement, on manque d’études scientifiques précisant quelles plantes il faut choisir et combien de pieds il faut laisser sur place tenant compte des caractéristiques physiques et biologiques du sol, des variations climatiques, de la nature des cultures, de l’irrigation, etc… Et comment sélectionner pour les détruire les adventices les plus problématiques abritant des bioagresseurs dangereux ? Un casse-tête pour un jardinier amateur d’autant qu’en pratique courante il se retrouve rapidement devant des problèmes de compétition ingérable en saison estivale dès qu’il néglige l’élimination des adventices.
Ainsi, il est bien plus utile d’éliminer un maximum d’adventice dans le périmètre des cultures, mais de les laisser évoluer sous contrôle à proximité par ex dans les allées et les haies pour profiter des services écosystémiques quand c'est possible.
La surface des potagers des particuliers étant souvent en dessous de 500 m², des binages manuels périodiques suffisent largement pour assurer cet objectif. Bien entendu, si ce travail est encore à la portée du jardinier amateur, il n’en est pas de même pour les grandes cultures qui nécessitent des outils spécialisés entraînés par des tracteurs. La lutte contre les adventices doit alors être entreprise selon des modalités intégrant des leviers de gestion susceptibles de contrarier leur développement (par ex. date des semis, choix variétal et des engrais, périodes de travail du sol, diversification des rotations, stimulation de la germination des graines d’adventices pendant les périodes d’interculture, choix du couvert cultivé pour les TCSL, désherbage chimique de précision...) ; des solutions à envisager quand un jardinier amateur gère une surface de 1000 m² ou plus.
Une communauté d’adventices évolue en fonction des conditions environnementales. Quand ces conditions deviennent moins favorables, progressivement, un recrutement de certaines espèces s’opère au détriment d’autres espèces, ce qui entraîne un appauvrissement des communautés d’adventices avec diminution de leur réserve génétique. Un changement conséquent de techniques culturales étalées sur plusieurs années est capable de réduire significativement certaines adventices, les conditions écologiques compatibles à leur existence n’existant plus. Toutefois, certaines espèces disposent d’une plasticité d’adaptation très large aux changements du milieu. Voici quelques leviers capables d’influencer le développement des adventices au jardin potager et en grande culture :
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Une augmentation de la fertilisation azotée a des répercussions négatives sur des adventices adaptées aux milieux à faible niveau de nutriments comme la luzerne lupidique. Par contre l’excès d’azote favorise les adventices gourmandes à ce nutriment comme le liseron. Une présence envahissante du liseron dans une parcelle cultivée est souvent le signe d’un déséquilibre de l’azote (par exemple, suite à un apport de fumier produisant au printemps un excès de nitrates non absorbés par les plantes potagères).
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Un ajustement précis de l’apport d’azote tout au long du cycle cultural constitue aussi un moyen biologique pour réduire le développement des adventices. Certaines cultures comme le blé sont très compétitives vis-à-vis des mauvaises herbes en situation de carences d’azote, bien qu’on assiste aussi à une diminution des rendements.
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Le labour élimine les adventices d’automne, mais pas les adventices de printemps qui peuvent être réduites à leur tour par un sarclage.
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La réalisation d'un faux semi en été et en automne est assez efficace pour éliminer des adventices annuelles à germination de printemps comme le chénopode et l'arroche.
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En maraîchage, des cultures gourmandes en nutriments avec un cycle végétatif très rapide (comme le navet) concurrencent significativement certaines adventices, ou sont peu affectées par leur présence.
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Une compétition accrue pour la lumière sera favorisée par un semi plus dense d’un cultivar qui étouffera les adventices.
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Un arrosage suivi de la pose de voiles transparents crée un effet de serre favorisant la germination de certaines adventices. Un sarclage détruira une grande partie de ces adventices sensibles à la montée artificielle de la température.
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Le chaulage effectué pour améliorer la structure des sols argileux produit un effet indirect sur certaines adventices acidophiles comme la fougère aigle, le liseron des haies et le chrysanthème des moissons. Mais cette technique peut favoriser d'autres adventices comme le liseron des champs qui préfère sur un sol à pH basique à neutre.
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Certaines adventices comme la moraine noire, le chénopode blanc et la matricaire camomille sécrètent des substances qui réduisent la germination de certaines cultures (5), c'est aussi le cas de certaines cultures productives comme le seigle et l'avoine qui secrètent lorsqu'elles sont vigoureuses des substances toxiques qui nuisent aux adventices. Ce levier doit être utilisé au cas par cas en alternance avec d'autres méthodes de contrôle décrites ci-dessus.
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Le chardon des champs très fréquent en France tolère mal les cultures étouffantes comme le seigle, le trèfle incarnat, la luzerne, l'avoine. 3 à 4 déchaumages successifs après les moissons ont une bonne efficacité si on utilise des outils à ailettes surtout quand les conditions météorologiques le permettent (périodes sèches).
Des erreurs de pratiques agricoles peuvent favoriser la prolifération de certaines adventices. Par exemple, des cultures qui reviennent fréquemment sur une même parcelle peuvent engendrer un changement spectaculaire d’une population d’adventices. Il faut aussi compter sur le rôle des mutations sélectionnées par les pratiques agricoles, telles que les résistances aux herbicides sélectifs ou non. Il faut alors changer de technique culturale pour casser ces formes d’adaptation.
Autre exemple d'erreur : un excès de potassium et/ou de phosphore assimilable dans le sol favorise les adventices qui consomment ces nutriments en abondance. Dans les cultures de blé, de colza et de maïs, on constate ce phénomène au profit des adventices quand l’apport de ces nutriments est mal régulé.
Autrefois dénommé pavot sauvage, le Papaver Rhoeas, dont le nom commun est coquelicot, a été introduit pendant l’époque préhistorique en même temps que la domestication des céréales. De la même famille que le pavot, le coquelicot contient des alcaloïdes dont la rhoeadine proche de l’opium dont la consommation est toxique pour certains animaux, notamment les chevaux. Sa toxicité est observée sur des souris à partir de 2 gr d’extrait de plantes sèches par kg (1). Le coquelicot est largement compétitif à l’égard des céréales d’hiver et notamment les blés semés en automne. Il héberge différents virus qui peuvent être transmis par des insectes aux cultures de betteraves (dont le redoutable virus de la jaunisse de la betterave (BYV closterovirus), l’AILV de l’artichaut, le virus X de la pomme de terre, le virus de la mosaïque du navet…). Ainsi, pour des raisons sanitaires et environnementales évidentes, le contrôle du développement du coquelicot dans les champs par le désherbage mécanique voire par des herbicides est donc indispensable. Et pourtant, certains adeptes d’une agriculture se réclamant des méthodes de l’agroécologie refusent de réduire la prolifération du coquelicot avec pour conséquence un envahissement de leurs parcelles de culture de plus en plus problématique. Un régal pour les peintres et les photographes au moment de la floraison, mais pas forcément pour la préservation de la biodiversité. À noter que la germination du coquelicot est impossible à une profondeur de 1 à 1,5 cm ce qui rend son élimination possible par le labour suivi d’un sarclage après arrosage (technique du faux semi).
La présence des adventices dans les corridors de biodiversité est considérée comme bénéfique pour les raisons suivantes (liste non exhaustive avec précision de leurs limites) :
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Les plantes cultivées produisant des fleurs fournissent le plus souvent une ressource alimentaire pour les pollinisateurs sur un temps très court. C'est notamment le cas des arbres fruitiers et des cultures céréalières. Les fleurs des adventices produisent du pollen pour les pollinisateurs en dehors de la floraison des cultures.
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La pollinisation des cultures est facilitée par la présence d’adventices à fleurs (comme l’alouette sauvage, le coquelicot, la pensée sauvage, le bleuet des champs).
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Les adventices participent à la production de biomasse et à la fixation du CO² dans le sol.
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La rhizosphère des adventices est le siège de multiples réactions biologiques comme la fixation de l’azote atmosphérique et le déblocage du phosphore du sol. Cette caractéristique n’est pas forcément très utile, car la rhizosphère de beaucoup de plantes cultivées produit les mêmes avantages.
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Les adventices produisent de la nourriture et des abris pour des invertébrés associés aux cultures. Les graines d’adventices sont une source de nutriment pour certains insectes, notamment les carabidés prédateurs de différents bioagresseurs, et probablement pour les vers de terre.
Si les zones de biodiversité deviennent des réservoirs de bioagresseurs particulièrement virulents et incontrôlables, il faut alors agir pour assainir ces zones en enlevant les mauvaises herbes qui protègent ces bioagresseurs.
Ainsi, la destruction ou la préservation des mauvaises herbes à proximité des cultures doit être estimée au cas par cas. Le maintien des mauvaises herbes est incompatible avec certaines techniques de biocontrôles comme les filets anti-insectes (voir le chapitre sur les méthodes de biocontrôles ; les filets anti-insectes).
Dans certains livres ou articles de presse traitant de l’agroécologie, il est quelquefois écrit qu’il ne faut pas détruire les mauvaises herbes parce qu’elles seraient une source de matières organiques fraîches. Or, la production d’humus par le binage des mauvaises herbes est bien souvent médiocre. Les mauvaises herbes qui atteignent leur maturité physiologique possèdent une plus grande quantité de carbone qu’à l’état vert, mais, si on laisse les mauvaises herbes arriver à maturité, on risque de réduire sérieusement les rendements et de produire des carences dans les cultures exportables.
En culture maraîchère sur de petites surfaces, le désherbage manuel à l’aide d’un outil spécialisé complété par un arrachage à la main, reste à la portée de tout le monde. Mais, cette technique ne peut être envisagée pour les grandes surfaces. Il est difficile d’imaginer que la solution aux problèmes environnementaux actuels serait de revenir aux méthodes du moyen-âge par l’emploi d’une armée d’ouvriers agricoles recevant un salaire dérisoire. L’usage de herses à étrille, de roues rotatives ou encore de bineuses reste encore l’un des moyens le plus raisonnables pour désherber les grandes surfaces. Mais ces techniques sont moyennement efficaces, car il est difficile d’enlever les adventices situées trop près des cultures.
En outre, le travail manuel ou mécanique ne permet pas de lutter efficacement contre certaines mauvaises herbes vivaces à rhizomes comme le chiendent rampant, le rumex crépu, le liseron des champs, le chardon, la prèle. Pour citer un exemple, la racine pivotante tubérisée du rumex est très résistante même après arrachage, de petits morceaux de collets restés dans le sol accrochés à des radicelles étant capables de repartir. À noter que selon la chambre d’agriculture de la Gironde et pour citer un exemple, l’abandon du désherbage chimique pour le désherbage mécanique sous le rang engendre en moyenne un surcoût de 500 euros par hectare (six à sept heures de travail supplémentaire, achat de matériel, consommation de gasoil) et représente plus de 17 % du coût de revient des vins en vrac (6).
Pour les grandes surfaces en culture maraîchère, le paillage plastique est utilisé sur certaines cultures (salades, échalotes, melons…) pour limiter le développement des adventices ; un procédé facile à mettre en place au moment des plantations que l’on peut aussi installer au potager. Il faut quand même tenir compte que ce procédé a un inconvénient. Il limite les échanges gazeux entre le sol et l’atmosphère. La zone active située dans les premiers centimètres du sol a besoin d’oxygène et tout obstacle qui contrarie les échanges gazeux avec l’atmosphère a des conséquences sur la biodiversité du sol. Il n’y a pas que les végétaux qui sont affectés par l’absence de lumière. C’est aussi le cas de microorganismes tels que les cyanobactéries qui prospèrent à la surface du sol. Par contre, les paillages ont l’avantage de réduire l’évaporation de l’eau. En région PACA, les paillages sont souvent pratiqués dans certaines cultures comme le melon pour réduire la prolifération des adventices et limiter les pertes d’eau.
Si le paillage plastique facilite une meilleure maîtrise des adventices, il faut aussi tenir compte que son recyclage est problématique. Il existe une autre possibilité. Il est maintenant possible de poser des paillages tissés compostables et biodégradables d’une durée de vie d’environ 36 mois. On peut acquérir ce paillage en cliquant ici.
Un sol de jardin correctement préparé et riche en substances nutritives favorise forcément le départ des mauvaises herbes qui apparaissent surtout en été. Les oiseaux et le vent déposent continuellement des graines d'adventices. On peut considérer qu’une reprise fréquente de diverses mauvaises herbes est un bon test du potentiel de fertilité du sol. En été, un binage périodique évite que les plantules de mauvaises herbes prennent de l’extension. Le binage doit être effectué le matin quand il n’est pas annoncé de précipitation dans la journée. En Provence, en raison de la chaleur intense de l’après-midi, un binage effectué le matin est particulièrement efficace pour dessécher en quelques heures toutes les mauvaises herbes qui ont été coupées.
Des désherbants issus du vivant qui seraient plus respectueux de l’environnement figurent dans la liste des produits phytosanitaires de biocontrôle. Ce sont des préparations à base d’acide acétique, d’acide pélargonique et autres substances. Ces produits sont rapidement dégradés par la microflore. Malheureusement, leur efficacité est inférieure aux désherbants chimiques et ces produits sont nuls pour détruire définitivement les adventices coriaces comme le liseron, la prêle, le chiendent. Ces désherbants peuvent quand même rendre service. Ils sont présentés avec plus de précision en cliquant ici.
Astuce
Le liseron est connu pour être extrêmement difficile à éradiquer en raison de ses racines très robustes qui descendent en profondeur dans le sol. Le moindre fragment laissé dans le sol finit par germer. Le liseron prospère rapidement quand le sol de culture reçoit des quantités de fumures supérieures aux besoins des plantes cultivées. Le développement du liseron peut être contrôlé à l’aide d’un désherbant sélectif contenant du sel de diméthylamine, un dérivé de l’ammoniac également utilisé pour d’autres usages comme le tannage des cuirs. À noter que la blatte germanique utilise la diméthylamine comme phéromone pour communiquer avec ses congénères. Malheureusement, les racines de liseron situées en profondeur sont plus résistantes, ce qui nécessite de renouveler les traitements. Pour les petits potagers, il est possible de couvrir de désherbant sélectif les feuilles de liseron à l’aide d’un pinceau ou d’un petit pulvérisateur pour éviter d’asperger les cultures utiles situées à proximité.
Les adventices peuvent-elles réduire la prolifération des gastéropodes ?
Laisser des mauvaises herbes à proximité des cultures aurait l’avantage d’attirer les limaces et les escargots, et les plantes potagères seraient davantage protégées. Je n’ai jamais remarqué que tous les escargots et limaces se dirigent vers les adventices comme si ces dernières les attireraient comme un aimant. En outre c’est offrir à ces prédateurs suffisamment de nourriture pour qu’ils puissent se reproduire. Au final, on se retrouve avec plus de limaces et d’escargots qui finiront quand même par envahir le potager. La plupart des gastéropodes ont un régime alimentaire très étendu et ils ne font pas de distinction entre une herbe bien verte et une salade appétissante.
Certains jardiniers amateurs sont persuadés que les escargots et limaces participent à la régulation des adventices. Si l’on veut gérer les adventices par des régulations biologiques, il faut choisir des prédateurs bien plus efficaces notamment en intégrant des organismes granivores. De nombreux arthropodes, tels les coléoptères carabiques, les fourmis, les oiseaux consomment des quantités non négligeables de graines d’adventices. Il est donc important de favoriser l’implantation de coléoptères utiles dans et à proximité d’un potager, comme il est utile de ne pas détruire systématiquement tous les nids de fourmis. Il ne faut quand même pas s’attendre à une éradication complète des adventices en favorisant l’implantation de granivores. Les rares études montrent que le taux de prédation est environ 40 %, mais peut être assez variable en fonction du contexte agronomique (type d'adventices, climat, protection par couverture végétale, corridor de biodiversité, type de culture...).
Afin de remplacer les désherbants chimiques, des procédés qui seraient plus respectueux des écosystèmes sont accessibles dans les magasins de jardinerie. Mais ces procédés sont-ils pertinents ? La peur du « chimique » débouche quelquefois sur des pratiques étonnantes ayant des conséquences néfastes sur l’environnement.
Je prends comme exemple cet engouement tout récent des machines thermiques à gaz adulées par certaines sphères de la mouvance écologique. La ville de Lyon pour citer un exemple, et qui se veut être un modèle de pratiques écologiques, oblige ses jardiniers à utiliser ce mode de désherbage. Or, le désherbage au gaz nécessite des appareils puissants utilisant une ressource fossile produisant du CO², un gaz à effet de serre comme beaucoup de gens le savent. Il faut 5 à 8 passages pour espérer obtenir un résultat acceptable. Et encore, les racines de certaines vivaces ne sont pas atteintes. Ainsi, n’espérez pas vous débarrasser facilement des ronces, chiendents, prêles, liserons… qui produisent facilement des rejets comme dans une forêt après un incendie. En outre, on ne peut utiliser ces lances thermiques au potager si l'on ne veut pas incinérer en même temps les légumes. Il n’est pas facile d’incinérer des végétaux dans les zones à risque d’incendie qui sont quand même assez nombreuses en région PACA.
Il y a aussi les conseils figurant dans de petites plaquettes distribuées dans certains magasins spécialisés en bio où l’on apprend que l’on peut désherber à l’eau bouillante qui bien entendu, mais cela n’est pas précisé sur la plaquette, nécessite d’importantes quantités d’eau et de l’énergie pour la chauffer à 100° donc, de rejeter du CO² dans l’atmosphère, sans compter les risques d’accident lors des manipulations et épandage.
Des sites internet sont devenus des outils de désinformation pour qui n’y prend garde. Par exemple, il serait possible de se débarrasser des mauvaises herbes à l’aide d’une simple astuce bon marché que l’on trouve sur de nombreux site de jardinage « alternatif » par exemple en cliquant ici.
Comment ? À l’aide de la solution ci-dessous pour un mètre carré utilisée avec un vaporisateur :
- 480 ml de vinaigre blanc,
- 140 g de sel,
- Une goutte de liquide vaisselle,
- Un grand vaporisateur.
Notez bien la précision des quantités d’ingrédients sans que l’on sache pour quelle raison.
Bien entendu, le mélange ne serait pas « agressif du tout – sauf pour l’élimination des mauvaises herbes ». Visiblement, le génie qui a inventé cette astuce a un gros problème avec les ordres de grandeur, et les propriétés du sel de cuisine :
Cette solution miracle représente quand même 1,4 tonne de sel à l'hectare (à comparer aux doses d'herbicides « chimiques » souvent exprimées en grammes/hectare).
Pour rappel, le sel de cuisine (NaCl), c'est un atome de sodium lié à un atome de chlore. Le chlorure de sodium est connu pour son impact considérable sur l’environnement pouvant aboutir à des disparitions d’espèces végétales et animales et à la destruction des sols de culture. Le chlorure de sodium s'accumule dans les eaux souterraines au fil du temps et il est rejeté dans les cours d'eau même pendant l'été, lorsque les eaux souterraines jouent un rôle crucial dans l'approvisionnement en eau.
1)Répertoire universel et raisonné d’agriculture carotte et panais, en pleine terre – François de Neufchateau – An XIII, 1804
2) La fertilisation des cultures légumières – Ctifl ; H Zuang – Edition 1982
3) http://ephytia.inra.fr/fr/C/16181/Hypp-encyclopedie-en-protection-des-plantes-Biologie-epidemiologie
4) Reboud X., Eychenne N., Délos M., Folcher L., 2016. Withdrawal of maize protection by herbicides and insecticides increases mycotoxins contamination near maximum thresholds. Agronomy for Sustainable Development, 36 (3), 1-10. https://link.springer.com/article/10.1007/s13593-016-0376-8
5) Kadioglu et al., 2005 Allelopathic effects of weeds extracts against seed germi- nation of some plants. Journal of environmental biologie, Academy of Environmental Biology, India, 26 (2), 169-173. http://europepmc.org/abstract/med/16161968
6) Vitisphère 14-10-2019 https://www.vitisphere.com/actualite-90426-Bordeaux-plaide-pour-un-delai-de-sortie-du-glyphosate.htm