Le jardin potager en Provence
Initiation aux méthodes intégrées
L’agroécologie et les techniques de biocontrôle
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- Protections Biologiques Intégrées
- Comment les plantes se défendent contre les bioagresseurs.
- L'agroécologie et les services écosystémiques au jardin potager.
- Jardin potager et zones de biodiversité.
- Permaculture ; un exemple de pseudo-science et de mysticisme en agriculture.
- La lutte obligatoire contre les organismes nuisibles réglementés.
- La solarisation, le faux semis et le travail du sol en période de gel.
⇒ Importations d'auxiliaires utiles.
⇒ Contre les aleurodes et cochenilles
- Contre les hannetons, taupins, vers gris, cortilières, tipules, fourmis
- Contre les acariens, trips, punaises
- Les produits phytopharmaceutiques de biocontrôle.
Il existe plusieurs variétés d’aleurodes. L’aleurode du chou, comme son nom l’indique, s’attaque aux choux plantés dans un potager. Ce bioagresseur n’est pas difficile quant aux choix de ses mets. S’il ne trouve pas de choux, il affectionne aussi bien les tomates, les courges, les concombres, les aubergines, les haricots, les fraisiers, et bien d’autres encore. On le rencontre souvent dans les potagers, mais, comme ce bioagresseur est minuscule, il n’est pas facile à détecter. Pour lutter contre cet insecte, les méthodes bios faisant appel à des procédés physiques comme les solutions de savon noir sont généralement peu efficaces. En outre, le savon noir peut piéger des auxiliaires utiles comme la petite coccinelle noire friande de larves d’aleurodes. Comme les femelles peuvent pondre jusqu’à 600 œufs, la multiplication des aleurodes est très rapide.
L’aleurode Trialeurodes vaporariorum aussi appelé « mouche blanche des serres » et l’aleurode Bemisia tabaci sont connus pour être dommageables sur les tomates, car elles sont des vecteurs redoutables de virus comme le virus de la chlorose de la tomate (ToCV) et le virus des feuilles jaunes en cuillère de la tomate (TYLCV). Certaines populations d’aleurodes sont devenues résistantes à un ou plusieurs insecticides. Heureusement, il existe des prédateurs ou des parasitoïdes utiles connus d’ailleurs depuis plusieurs dizaines d’années, capables de réguler leur prolifération tel que l’Eretmocerus eremicus et l’Encarsia formosa. Ces petits hyménoptères utilisés de manière systématique en culture sous serre parasitent les aleurodes. Ces deux hyménoptères sont disponibles en cliquant ici.
Les coccinelles se nourrissent aussi d’aleurodes quand elles ne trouvent pas de pucerons (voir l'article sur les services écosystémiques ; L’albizia, un ami souvent méconnu du jardinier)
Au jardin potager, la cochenille est un insecte suceur qui peut produire des dégâts importants. Elle se nourrit de sève ce qui provoque un affaiblissement des plantes ; elles sont alors plus sensibles aux maladies. Les cochenilles se développent surtout dans les régions chaudes et humides et sur les plantes d’intérieur. Une invasion de cochenilles n’est pas toujours facile à diagnostiquer cet insecte étant relativement discret en raison de sa taille et des moyens qu’il utilise pour se protéger. Les cochenilles se protègent d’une carapace brune accrochée aux tiges et à la face inférieure des feuilles ou de leurs nervures. On trouve aussi des cochenilles entourées d’un amas blanc quelque peu rosé.
Toutes les cochenilles produisent des sécrétions cireuses résistantes à l’eau. Ces différentes protections leur permettent de résister aux insecticides. La plante parasitée se couvre d'un miellat poisseux se transformant par la suite en fumagine noire. Au jardin potager, si on n’intervient pas, une attaque de cochenilles peut compromettre les récoltes. On peut s’en débarrasser à l’aide d’une solution contenant d’huile blanche (huile de paraffine) à pulvériser notamment en hiver pour éviter de nuire aux auxiliaires utiles surtout présents en été. Car les cochenilles ont aussi leurs propres prédateurs ; des coccinelles et certaines petites guêpes parasitoïdes (eptomastidea abnormis - Microterys falvus). On peut aussi utiliser du savon noir dilué à proportion d’une cuillère à café dans 1 litre d’eau additionnée d’une cuillère à café d’alcool à 90°. Cette solution efficace passe à travers la cuticule protectrice de ces insectes suceurs. En cas d’échec, il existe dans le commerce des préparations huileuses associées à un pesticide.