Dans les pages de ce site internet, des solutions efficaces sont proposées pour répondre à ces problèmes fréquents rencontrés au jardin potager.
L'auteur : Serge BAESEN
Ce site internet s’adresse aux jardiniers débutants ou expérimentés qui souhaitent s’informer sur les méthodes intégrées au jardin potager, ainsi qu’à toutes les autres personnes qui sont intéressées par ces nouvelles techniques de culture.
Notes liminaires
Encore dénommées "méthodes intégrées en culture" ou encore : « agriculture intégrée », les protections intégrées en culture (P.I.C.) consistent à utiliser toutes les techniques de culture permettant d’une part, d’obtenir des récoltes saines et économiques rentables, et d’autre part, de satisfaire les exigences de protections environnementales et de santé humaine. Ces techniques de culture ont été évaluées selon des méthodes scientifiques. Pour résumer, les méthodes en agriculture intégrée sont les suivantes :
Toutes ces mesures sont transposables au jardin potager après adaptation. Leurs descriptions et leurs mises en place avec des exemples précis sont décrites dans différents articles de ce site internet. Toutes ces mesures ont fait l’objet de vérifications sur des cultures en plein air et sous abris par l’auteur.
a) L’expression « économiquement rentable » ne désigne pas seulement l’assurance d’un revenu financier même si ce dernier est important pour un maraicher professionnel. La préservation de la qualité doit être aussi au rendez-vous. Par exemple une récolte présentant une altération du goût que refuseraient les consommateurs, n’est pas économiquement rentable.
b) Le désherbage manuel ou mécanique est inefficace contre certaines adventices comme la prêle ou le liseron en raison de leurs rhizomes qui descendent profondément dans le sol. Un désherbant est alors nécessaire pour détruire ces adventices.
En parcourant les pages de ce site internet, certains lecteurs auront peut-être l’impression qu’il y a peu de différence entre l’agriculture biologique et l’agriculture intégrée. Certaines techniques culturales mises en place sont en effet communes. D'autres par contre sont interdits en agriculture biologique comme les engrais minéraux. L’agriculture biologique se définit par rapport une obligation de moyen, alors que l’agriculture intégrée se définit par rapport à une obligation de résultat. Cela se traduit par des différences sur les techniques culturales, les rendements et des conséquences sur l'environnement dont les plus connues sont les suivantes :
Protection raisonnée et protection biologique – des chiffres qui parlent :
Comparaison de la quantité de fongicides apportés en 1998 dans les deux filières :
Source : étude du CIREA de 1994 à 1998
a) Cet insecticide synthétique est utilisé par les agriculteurs professionnels dans la lutte contre les ravageurs des arbres fruitiers à pépins et à noyau, des salades, de la chicorée witloof, des choux, des l'oignon et échalotes, de l'épinard et des fraisiers.
b) La plupart des produits phytosanitaires de synthèse utilisés de nos jours et leurs métabolites, sont dégradés par la microflore plus ou moins rapidement en fonction de facteurs comme la teneur en matière organique, le pH du sol, la température.
c) En 2018 pour le blé tendre, les rendements sont de 35 et 40 qx pour le bio et de 90 à 100 qx pour le conventionnel – ARVALIS céréales à paille variétés et interventions d’automne – le blé tendre – synthèse 2018 - ITAB - ARVALIS ; comparaison de céréales en agriculture biologique blé tendre d’hiver synthèse des essais 2018.
d) En raison des dégâts causés en 2016 par un excès d’humidité dans des vergers, des agriculteurs bio ont utilisé des fongicides de synthèse conduisant à un retrait de la certification Agriculture Biologique (AB) pour les exploitations concernées et pour un minimum de 3 ans. Plus de précisions à cet endroit.
En agriculture intégrée, des labels commencent à voir le jour garantissant des productions avec « zéro résidu de pesticides » (a) certifiés par des analyses de laboratoire apportant plus de garanties aux consommateurs que l’agriculture biologique pour un prix plus attractif. C’est notamment l’objectif du collectif « nouveaux champs » / créé par des maraîchers et des arboriculteurs français, du groupement de producteurs « Demain la terre », de l’alliance « tomates nature et saveurs » regroupant trois producteurs français : Savéol, Prince de Bretagne et Solarenn (b). Je recommande ces producteurs à tous ceux qui n’ont pas la possibilité d’entretenir un potager et/ou des arbres fruitiers.
Des inconditionnels du bio prétendent que ces labels sont des faux bios. Personne ne prétend que ces fruits et légumes sont cultivés selon les méthodes de l’agriculture biologique dont on ne dit pas tout en ce qui concerne les traces de pesticides homologués dans cette filière (c).
a) L’absence de résidu est déterminée, pour chaque Substance Active analysée, par un résultat inférieur à la Limite de Quantification (LQ), plus petite valeur quantifiable par les laboratoires avec une précision “acceptable” (document Santé 11945/2015, Commission Européenne). À l’heure actuelle, les performances des instruments de mesure conduisent pour la majorité des résidus à une limite de quantification de 0,00001 g/kg.
b) les tomates sont garanties sans pesticides de synthèse et interdiction du cuivre homologué en agriculture biologique
c) voir l'article " Quelques remarques sur les pesticides homologués en agriculture biologique - composés à base de cuivre et de soufre" notamment le paragraphe sur les vins bios en cliquant ici
Dans bien des cas, les méthodes intégrées sont plus respectueuses de l’environnement que l’agriculture biologique. Voici quelques exemples :
D’autres arguments en faveur des méthodes intégrées en agriculture sont évoqués dans les pages suivantes de ce site web, appuyés par de nombreuses références scientifiques.
a) Pour différents types d’engrais organiques, la vitesse de minéralisation de l’azote varie énormément. Des facteurs interviennent comme les conditions climatiques et les caractéristiques physiques et biologiques du sol. 30 à 80 % de l’azote organique des fumiers de volailles est minéralisé de quelques semaines à quelques mois. Pour les fumiers de bovins, 20 à 40 % de l’azote organique se minéralise progressivement au cours de la campagne de culture qui suit l’apport. Par contre, les composts de fumiers de bovins et de déchets verts qui ont subi une phase de maturation longue d’environ 12 mois se minéralisent très lentement - seulement 10 à 15 % de leur azote organique est minéralisé au cours de l’année qui suit leur épandage.
b) ammonitrates : engrais minéraux à base de nitrate d'ammonium.
Présentation succincte des chapitres de ce dossier.
Tous les chapitres décrits ci-dessous sont accessibles en cliquant sur l’une des options du menu général situé en haut de chaque page. Chaque chapitre est divisé en articles accessibles dans le menu ou dans un encadré situé en haut et à droite de chaque page.
Une analyse de laboratoire d’un échantillon du sol est indispensable afin de connaître ses caractéristiques physiques, biologiques et son potentiel de fertilité. Des notions importantes en agronomie et pédologie sont abordées notamment les propriétés des humus et comment il se forment. Les complexes absorbants et la capacité d’échange cationique sont également étudiés.
Les racines des plantes ne se limitent pas à l’extraction de substances nutritives. Ces organes végétaux participent à des échanges de substances nutritives avec des microorganismes concentrés dans une zone spécifique du sol dénommée rhizosphère qu’il faut donc protéger. Un détour est entrepris pour analyser les caractéristiques des sols résistants (encore dénommés sols suppressifs) où des plantes potagères sont moins affectées par des bioagresseurs telluriques.
Les sols trop riches en calcaire ou en argile ou en sable peuvent être corrigés par des amendements afin d’obtenir une terre de jardin compatible avec la culture de nombreuses plantes potagères. Pour le jardinier amateur, l’apport de compost s’avère la solution la plus simple pour améliorer le potentiel de fertilité de son potager. Mais cela ne doit pas être effectué n’importe comment. Le choix des matières organiques et la manière dont le compostage doit être effectué sont décrits afin d’obtenir un compost assaini ayant les qualités du mull de forêt.
Certains théoriciens de l’agroécologie sont convaincus qu’il ne faut plus faire la guerre aux adventices (couramment dénommés "mauvaises herbes"). Pourtant, ces dernières exercent une concurrence alimentaire vis-à-vis des plantes potagères. Les adventices interviennent dans la préservation de la biodiversité, mais elles sont aussi vectrices de maladies et permettent aux ravageurs de trouver un refuge. Si leur présence s’avère utile dans les corridors de biodiversité, les adventices doivent être le plus souvent éliminées d’une parcelle de culture si on ne veut pas s’exposer à des complications ingérables quand par exemple des ravageurs polyphages pouvant survivre dans les mauvaises herbes sont vecteurs de maladies incurables. Les adventices sont aussi incompatibles avec certaines méthodes de biocontrôles comme les filets anti-insectes qui permettent de réduire considérablement l'usage de pesticides (synthétiques ou homologués en bio).
Depuis des milliers d’années, la bêche et la charrue sont les outils de prédilection pour améliorer les propriétés physiques d’un sol de culture. Il existe maintenant d’autres méthodes de travail du sol qui ont pour objectif de reconstruire la biodiversité du sol. Dans certaines techniques n’utilisant pas le labour, le travail du sol est réduit au strict minimum, voire abandonné. Chaque méthode à ses qualités et ses avantages. Un article décrit pour quelles raisons le labour et le pseudo-labour en alternance avec d'autres techniques de travail superficiel du sol, sont des méthodes simples efficaces et suffisantes pour entretenir un potager familial sous réserve d’apporter tous les ans une certaine quantité de compost pour compenser les pertes naturelles en humus.
Les plantes potagères connaissent des besoins intenses et instantanés en éléments nutritifs au cours de certaines périodes de leur cycle cultural. Les réserves en sels minéraux dans le sol peuvent être insuffisantes. Étant soumis à des facteurs incontrôlables, les engrais organiques ne peuvent à eux seuls répondre avec précision aux exigences des plantes potagères dans les périodes les plus critiques. Le raisonnement de la fertilisation d’un jardin potager passe par l’usage d’engrais minéraux surtout pour contrôler avec plus de précision les besoins en azote ce qui a aussi l’avantage de réduire considérablement les pertes en éléments solubles (en particulier les nitrates) vers la nappe phréatique.
Comme les êtres humains, les plantes deviennent sensibles aux maladies quand elles sont mal nourries. Un sol bien pourvu en compost complété par des apports précis en éléments nutritifs durant tout le cycle cultural, a notamment pour conséquence d’augmenter les défenses naturelles des plantes contre leurs bioagresseurs, les productions et la qualité gustative.
En ce qui concerne l’usage des engrais minéraux, un article décrit comment il est facile de tricher en agriculture biologique.
L’agroécologie est une expression fourre-tout permettant à n’importe quel apôtre des pseudo-sciences et du mysticisme de s’en revendiquer. Pour autant, il est possible de définir une agroécologie scientifique construite surdes données scientifiques bien établies en ce qui concerne notamment les services écosystémiques sans oublier de préciser leur limites. Quelques définitions importantes sont précisées sur les bioagresseurs et leurs prédateurs.
Les prédateurs des plantes dénommés bioagresseurs sont partout présents dans la nature. Dès que l’on cultive une variété de légumes, on offre aux bioagresseurs l’occasion de prospérer. Mais ces bioagresseurs sont aussi des proies pour leurs propres prédateurs qui profitent de l’aubaine pour se multiplier. Au final, un nouvel équilibre se met en place réduisant l’impact des bioagresseurs sur les cultures. Certains bioagresseurs, comme leurs prédateurs, sont polyphages, et les uns et les autres peuvent s’accommoder d’autres hôtes et proies quand ils ne trouvent pas leur alimentation favorite. Il est intéressant de connaître les interactions entre bioagresseurs, hôtes et prédateurs des bioagresseurs afin de favoriser une régulation naturelle au profit des cultures.
Créer des corridors de biodiversité afin d’obtenir un contrôle naturel d’un bioagresseur n’est pas toujours un objectif facile à mettre en œuvre. de nombreux facteurs souvent incontrôlables agissent dans un sens favorable ou défavorable aux cultures. En outre, certains bioagresseurs n’ont pas de prédateurs connus en France et constituent une menace pour l’environnement. Des exemples sont décrits montrant comment des services écosystémiques peuvent être optimisés au profit des cultures potagères. Et c’est alors que l’on découvre que le choix de certains végétaux hôtes implantés dans un jardin d’agrément juxtaposé à côté d’un potager joue un rôle important dans la régulation de bioagresseurs. Par contre, d’autres associations produisent des effets contradictoires voire, favorisent l’implantation de bioagresseurs.
Un article est réservé à l’étude critique de l’une des disciplines les plus connues de l’agroécologie construite sur des bases mystiques et pseudoscientifiques : la permaculture.
Depuis quelques années, des produits phytopharmaceutiques de biocontrôle ont fait leur apparition comme les cultures de bactéries ou de virus censés parasiter des bioagresseurs, les pièges à phéromones destinés à capter les insectes reproducteurs, ou encore des herbicides biodégradables issus du monde du vivant pour réduire le développement des adventices. La plupart des méthodes et produits phytosanitaires de biocontrôles homologués pour un usage non professionnel font l’objet d’une étude détaillée dans une page de ce site internet avec précision de leurs avantages et de leurs faiblesses. Les ravageurs les plus courants sont décrits ainsi que les méthodes de biocontrôle qu’il convient d’adopter pour les combattre.
Peut-on vraiment se passer de tous les pesticides ? Les plantes sont des êtres vivants qui peuvent être malades et doivent être soignés comme les animaux domestiques. En agriculture intégrée, l’usage des pesticides synthétiques et/ou bios est décidé quand tous les autres procédés de protection des plantes ont échoué, et surtout quand un bioagresseur présente un danger pour l’environnement.
50 % des Français adeptes des produits bios sont convaincus que les pesticides ne sont pas utilisés en agriculture biologique. Et pourtant, la bouillie bordelaise, les pyréthrines, l’huile de nem et d’autres encore sont des produits phytosanitaires homologués en agriculture biologique qui sont loin d’être anodins. Plusieurs articles décrivent leurs propriétés et les risques toxiques pour l’homme et pour l’environnement.
L’interdiction des pesticides de synthèse à partir de janvier 2019 pour les particuliers a engendré de nombreux problèmes, ces pesticides étant notamment indispensables pour réduire les « organismes nuisibles réglementés » dont la lutte est obligatoire afin de protéger l’environnement. Les pesticides de synthèses sont aussi indispensables pour combattre des maladies cryptogamiques et bactériennes le plus souvent incontrôlables avec les méthodes de biocontrôle. Une analyse critique du purin d’ortie présenté un peu partout comme une alternative aux pesticides de synthèse réserve bien des surprises.
Pour en savoir plus.
Liste de quelque sites internet en rapport avec l'agriculture intégrée, les biocontrôles et l'invasion des pseudo-sciences en agriculture
Ce site web est une base de connaissances techniques et pratiques pour les jardiniers amateurs. De nombreux conseils utiles sont précisés pour entretenir le sol de culture, entreprendre un compostage équilibré et assaini, et pour aider les plantes potagères à mieux résister aux bioagresseurs. Des notions fondamentales en agronomie et en pédologie sont vulgarisées pour la bonne compréhension des méthodes intégrées en agriculture.
Ce site internet s’adresse en particulier aux jardiniers habitant dans la région PACA tenant compte des particularités locales. Toutefois, beaucoup des conseils sont applicables dans d’autres régions de France.
En lisant les pages de ce site internet, et pour des petites surfaces de culture, vous apprendrez comment en cultures maraîchères on peut limiter significativement l’usage des pesticides synthétiques ou bios pour lutter contre de nombreux bioagresseurs et cela par la mise en place de techniques culturales respectueuses de l’environnement comme les protections physiques, les biocontrôles, la rotation des cultures, le choix variétal. Les pertes de productivité sont très réduites, voire nulles. Mais, pour obtenir un tel résultat, vous devez respecter l’ensemble des recommandations qui forme un tout. Si par exemple vous délaissez l’entretien du sol, vos plantes seront mal nourries et seront plus facilement sujettes à des maladies. Vous serez aussi contraint d’effectuer quelques dépenses pour acquérir notamment des protections anti-insectes, importer des auxiliaires utiles, et surtout, de ne pas être avare en huile de coude.
Il est important de préciser qu’il n’y a pas de solution miraculeuse en agriculture qui pourrait se substituer à toutes les méthodes conventionnelles de protection des plantes. Si les mesures préventives de biocontrôle présentent un intérêt réel, elles ne peuvent à elles seules répondre à tous les problèmes rencontrés et ne sont pas pérennes. Par exemple, l’utilisation de culture de bactéries contre un bioagresseur est une méthode qui s’est avérée efficace, mais elle peut être remise en cause à tout moment par une nouvelle adaptation du bioagresseur à son environnement. Cette résistance peut apparaître pour des agents de lutte vivants (souches de bactéries prédatrices des bioagresseurs…) ou issus du vivant (insecticide extrait d’une plante…). Des résistances à ces nouvelles méthodes de protection des plantes se sont déjà manifestées et sont évoquées avec plus de précision dans le chapitre traitant des biocontrôles.
Certains conseils figurant dans ce site interne sont difficilement envisageables en grandes cultures en raison de la dimension des surfaces cultivées, des moyens techniques qu’il faudrait mettre en place, de leurs coûts financiers et parce qu'ils sont moins efficaces (par exemple souffre et cuivre sur les maladies des céréales). Ce qui est possible à petite échelle, ne l’est pas forcément à grande échelle. Par exemple, il est difficile de demander à un exploitant agricole qui cultive des hectares de blé, de protéger ses cultures avec des filets anti-insectes ou de labourer ses champs avec une bêche fourche pour ne pas blesser les vers de terre.
Pour les plantes potagères qui n’ont pas besoin d’être pollinisées (tels que radis, navets, carottes, salades, poireaux, céleris, oignons…), la protection la plus efficace décrite sur mon site internet pour lutter contre les ravageurs est constituée de la méthode de protection suivante : filet anti-insectes et importation d’auxiliaires utiles sous le filet. Cette technique culturale est comparable à la lutte biologique maintenant largement utilisée dans les serres de haut niveau technologique.
Attention, il ne s'agit pas d'une méthode de culture sous serre protégée par un voile étanche surtout destiné à augmenter la température à l'intérieur de l'abri. La culture en plein champ sous des filets anti-insectes (encore dénommés voiles anti-insectes) laisse passer l'air et l'eau d'irrigation. Cette technique de protection des plantes potagères permet à la fois de limiter significativement l’installation des ravageurs des racines et d’éviter l’usager de pesticides bios ou synthétiques contre les insectes suceurs, les chenilles, criquets, escargots, etc. Il n’existe aucune autre solution qui ne soit aussi efficace pour préserver la santé du consommateur. Cette technique de protection des plantes potagères n'a aucun impact négatif sur l’environnement. En outre, si vous adoptez cette solution, vous participerez à la reconstruction de la biodiversité de votre quartier en boostant le développement d’auxiliaires utiles indigènes (l’import de coccinelles asiatiques n’est pas décrit ni conseillé sur mon site internet), et surtout vous ne serez pas déçu des résultats obtenus.
Le filets anti-insectes est aussi le seul remède efficace contre des ravageurs nouvellement importés particulièrement destructeurs comme la mouche mineuse sud-américaine ou la Drosophila suzukii.
Pour les plantes qui ont besoin d’être pollinisées à un certain moment de leur cycle végétatif (comme les tomates, haricots…) L’élevage d’auxiliaires utiles sous abris déplacés sur les cultures en plein champ dès l’apparition des premiers dégâts, ainsi que le choix variétal, l’import de prédateurs microbiens comme le Bacillus thuringiensis contre certains ravageurs, la mise en place à proximité des cultures de payasages favorisant les régulations biologiques, sont d’autres solutions bien utiles décrites sur mon site internet. Mais, dans certains cas, vous ne pouvez éviter l'usager de produits phytosanitaires encore autorisés pour les particuliers bien que leur efficacité soit limitée. Pour les cultures en milieu ouvert, la mise au point de méthodes de biocontrôles efficaces susceptible de remplacer définitivement les produits phytosanitaires synthétiques ou bios est encore un défi majeur à relever. Pour répondre à la pression des organisations écologiques, l’usage des pesticides de synthèse est maintenant interdit en France pour les particuliers conduisant quelquefois à des situations ingérables et très dommageables. Cette problématique est étudiée à cet endroit.
Les potagers lilliputiens quelquefois délimités par quelques planches en bois sont à la mode. Des livres de jardinerie et sites internet expliquent que pour entretenir leur support de culture, il suffit d’ajouter tous les ans du compost enrichi à la place des engrais synthétiques, et cela pour entretenir ou reconstruire un sol vivant selon les principes de l’agriculture biologique. Certains jardiniers amateurs sont aussi convaincus qu’il faut privilégier les semences paysannes. Combien de jardiniers débutants se lancent dans l’aventure en suivant ces conseils ! La première année, des résultats acceptables sont quelques fois au rendez-vous puis, les déceptions s’accumulent les années suivantes. Pour citer quelques exemples, les carottes et radis sont envahis de galeries, les feuilles de courgettes sont recouvertes d’une poudre blanche et meurent. Pour quelles raisons, année après année, ces déboires sont de plus en plus fréquents ?
Alors que faut-il faire ?
Il faut agrandir la surface de culture de manière à ce qu’elle ait, quand c’est possible, une forme rectangulaire divisée en planches, ou agencer plusieurs parcelles à des endroits différents de la propriété afin de faciliter la mise en place de rotations. Sinon, il faut s’engager dans des monocultures alternées sur la parcelle unique. Par exemple, les tomates doivent être cultivées sur la même planche tous les 5 ans pour éviter qu'elles ne soient atteintes par l’alternariose ou le mildiou. Pour réduire l’émergence de maladies, le choix variétal privilégiant des plants résistants est indispensable, comme les hybrides F1. D’autres techniques culturales permettent de réduire la pression des bioagresseurs que le lecteur de ces lignes découvrira en lisant les autres articles de ce site internet.
Une autre erreur est souvent rencontrée chez des débutants jardiniers : la délimitation d’un jardin potager dans le périmètre du système racinaire des arbres fruitiers ou d’agrément. Si les arbres et arbustes remontent l’eau et les sels minéraux des couches profondes, ils le font pour leur propre compte. La matière organique contenant ces sels minéraux est disponible que lorsque les feuilles retombent sur le sol et après leur décomposition. Les racines des arbres, même si elles produisent de la litière souterraine qui sera transformée en biomasse, absorbent de grosses quantités de sels minéraux présents dans le sol. Les arbres sont de redoutables concurrents vis-à-vis des petites plantes cultivées dans un potager. Dans nos régions tempérées, d’une manière générale, le système racinaire d’un arbre s’étend au minimum sur une surface dont les limites sont celles des branches horizontales les plus longues, voire plus. La surface racinaire du chêne châtaigné est capable de s’étaler sur 56,7 m² et plus de 60 m² pour l’érable rouge (3). Même si elle est régulièrement taillée, une haie située trop près d’un jardin potager produit les mêmes effets. Les associations arbres et cultures doivent être effectuées de manière à créer un environnement facilitant les services écosystémiques et non pas une zone aggravant la concurrence pour les nutriments du sol, la lumière solaire et l’eau.
Pour répondre à une demande croissante d’informations des jardiniers amateurs, il ne manque pas de livres, d’articles de presse et de sites internet suggérant des tas de conseils à la mode : La culture avec conservation des mauvaises herbes, les cornes de bouse et les « pulvérisations de lumière » de l’agriculture biodynamique qui auraient le pouvoir surnaturel d’améliorer la croissance des plantes, les antennes cosmotelluriques et magnétiques à la cire d’abeille de l’électroculture, la génodique ou musique des protéines qui aideraient les plantes à lutter contre leurs prédateurs, ou encore le retour aux vieilles croyances et recettes de nos grands-parents tels que le calendrier lunaire, les forces astrales et les purins d'orties susceptibles de tromper les prédateurs des cultures.
Le purin d’ortie fait partie des « Préparations Naturelles Peu Préoccupantes » (PNPP) qui n’auraient aucune activité phytopharmaceutique, mais seraient quand même utiles à la protection des cultures. Une liste des PNPP est accessible en cliquant ici. Si certaines substances sont connues pour ne pas être dangereuses pour l’homme (comme le saccharose, le céleri, la citronnelle…) d’autres, classées dans les PNPP, ne sont pas anodines. Par exemple les décoctions de feuille d’aloe vera utilisés comme bio stimulants font partie de la liste des cancérogènes probables. Cet effet a été établi par des expériences sur des rats (4) et curieusement, personne ne réclame l’interdiction de cette substance. Le glyphosate classé récemment par le CIRC (a) cancérogène probable est devenu la bête noire des ONG environnementales, mais pas l’aloe vera.
La plupart des remèdes naturels utilisés en agriculture depuis des centaines d’années voire, plusieurs millénaires, n’ont jamais fait l’objet de contrôles afin de vérifier leurs bénéfices/risques. Leurs propriétés supposées reposent sur des observations le plus souvent empiriques propagées de génération en génération. Il serait pourtant bien utile que toutes les vérifications soient effectuées pour savoir si ces substances sont vraiment efficaces et si elles ne présentent pas de risques cachés pour la santé humaine et/ou l’environnement, comme ce fut le cas de la roténone utilisée durant de nombreuses années en agriculture biologique avant qu’elle ne soit interdite quand des chercheurs découvrirent qu’elle favorise la maladie de parkinson.
Je comprends que des personnes soient attirées par des pratiques culturales qui seraient plus respectueuses de l’environnement, comme il est normal de se préoccuper de la préservation de sa santé. J’ai même constaté que des jardiniers expérimentés sont sensibilisés par les promesses des déclinaisons de l'agriculture biologique (agriculture naturelle, permaculture, agriculture biodynamique…) confondus dans l’appellation « agroécologie », dont la dimension très large allant au-delà d’un positionnement scientifique, permet à n’importe qui de s’en revendiquer. Si on réunissait toutes les bêtises écrites ici et là se réclamant de l’agroécologie, il y aurait de quoi rédiger une encyclopédie.
Comment en est-on arrivé là ?
Il existe dans notre société un mode de pensée qui traite les questions fondamentales liées à la santé, les nouvelles technologies, l’agriculture et l’environnement selon les méthodes des pseudo-sciences (b). Ce mode de pensée dénommée écologisme (l'écologie politique étant sa traduction politique), prétend dériver d’une science ; l’écologie. Or, Il y a plusieurs façons de « penser » l’écologie. Soit on aborde les problèmes liés aux activités humaines et des solutions à apporter selon les méthodes scientifiques, soit on se laisse tenter par le discours des apôtres des pseudo-sciences et de la collapsologie en tout genre. ; un discours qui depuis quelques années est devenu le fonds de commercer d’un panel d’associations et de partis politiques antisystème qu’ils soient de gauche ou de droite.
Les problèmes environnements engendrés par les activités humaines et en particulier l'agriculture intensive, sont réels et il n’est pas ici question de les renier. Mais, il est déraisonnable de croire que l’on trouvera des solutions à ces problèmes en propageant la peur des nouvelles technologies, en revenant aux méthodes de cultures archaïques de nos ancêtres et en faisant confiance aux pratiques falaces et poudres de perlimpinpin des rebouteux.
Sous le prétexte de respecter la santé des consommateurs et de répondre aux impératifs écologiques dans les productions agricoles, on pourrait penser que les combats des multiples variantes de l’écologisme sont pleins de bonnes intentions. Tout le monde est d’accord sur le principe de réduire significativement l’usage des pesticides, de rétablir la biodiversité des sols, de se convertir à une agriculture plus respectueuse de l’environnement... Faut-il encore que les solutions proposées soient réalistes et soient validées par des études scientifiques rigoureuses. Or, faute de reposer sur une démarche scientifique crédible, les solutions que l’écologisme propose sont le plus souvent rétrogrades, trompeuses et illusoires quand elles ne sont pas contraires aux buts recherchés.
Des principes utopiques et alléchants promus par les idéologues des différentes variantes de l’écologisme à leur mise en application concrète sur le terrain, combien de maraîchers et de jardiniers amateurs se sont retrouvés avec des déconvenues et des résultats peu enthousiasmants qu'ils auraient pu éviter s'ils avaient été mieux informés !
Les fondateurs de l’agriculture biodynamique (encore dénommée biodynamie) sont convaincus que des forces cosmiques agissent dans des cornes de génisses remplies de bouses enterrées à la Saint-Michel pour être déterrées à la Saint-Jean puis bio-dynamisées, le contenu étant ensuite utilisé en aspersion des sols et des plantes. La biodynamie s’est surtout développée en viticulture réunissant en France environ 500 vignerons. Les adeptes de la biodynamie prétendent s’inscrire dans une démarche bio et appartenir au mouvement de l’agroécologie.
La biodynamie a été inventée en 1920 par le philosophe Rudolf Steiner fondateur de la doctrine spirituelle l’anthroposophie. On retrouve dans la biodynamie les ingrédients classiques du mysticisme et des pseudo-sciences qui sévissent depuis longtemps en agriculture comme l’influence des cycles lunaires, l’usage de macérations ou purins de plantes (camomille, prêle, ortie…) et plus récemment d'huiles essentielles ... En France, il n’existe aucun label officiel protégeant l’appellation biodynamie. Seules deux associations (Demeter, Byidivin) proposent un cahier des charges privé auquel doivent souscrire les agriculteurs qui prétendent utiliser cette méthode culturale.
Il n’existe aucun travail scientifique sérieux qui ait mis en évidence l’existence de ces forces cosmiques décrites en biodynamie qui influenceraient les cultures. Cette pratique en agriculture est défendue sur des sites internet où bien entendu, des adeptes vous expliquent que ça marche. Il y aura toujours des gens pour croire aux énergies invisibles du vitalisme que l’on peut manipuler, même si l’argumentation est simpliste et les résultats évoqués par leurs adeptes dénués de preuves scientifiques.
a) CIRC : Centre International de Recherche sur le Cancer.
b) pseudo-sciences : connaissances qui se présentent sous des apparences scientifiques mais qui ne respectent pas les critères de la méthode scientifique.
Les articles de ce site internet sont notamment inspirés des œuvres suivantes :
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1) Auréa AgroSciences ; Conséquences des excès de cuivre dans les sols et les végétaux https://www.aurea.eu/wp-content/uploads/2017/11/Consequences-des-exces-de-cuivre-dans-les-sols-et-les-vegetaux.pdf
2) COMIFER – Calcul de la fertilisation azotée ; guide méthodologique pour l’établissement des prescriptions locales -Edition 2013.
3) RACINE ET SYSTEME RACINAIRE DES ARBRES : STRUCTURE ET DEVELOPPEMENT – Plante & Cité – ingénieurie de la nature en ville - http://www.plante-et-cite.fr/data/fichiers_ressources/pdf_fiches/synthese/RACINE%20ET%20SYSTEME%20RACINAIRE%20DES%20ARBRES%20_%20STRUCTURE%20ET%20DEVELOPPEMENT.pdf
4) Cancer environnement > Monographies du CIRC > Vol.108 : Cancérogénicité de certains médicaments, plantes médicinales